Société d'Histoire du Théâtre

Revue d’Histoire du Théâtre • N°257 T1 2013

Le plaisir du spectateur romantique

Par Florence Naugrette

Résumé

La relativité du goût une fois admise, l’esthétique romantique peut-elle encore légitimement statuer sur des différences de valeur entre les diverses formes de plaisir théâtral ? Si le goût classique n’est rien autre que le goût des anciens, et le goût romantique celui des contemporains, par définition transitoire (« moderne »), quels sont les nouveaux plaisirs, les nouvelles émotions théâtrales dont a besoin la société révolutionnée ? Certaines sont-elles plus nobles, plus utiles, plus légitimes que d’autres ? Celles que le théâtre romantique importe des formes populaires de théâtre que sont le vaudeville, le mélodrame, la féerie, sont-elles compatibles avec l’ambition morale du romantisme, ou leur fusion au creuset des genres, pour un public uni, relève-t-elle de l’utopie ? On observe notamment, pour répondre à ces questions, les positions nuancées des romantiques à l’égard des tentations du pathétique et du spectaculaire, et la persistance, dans leur système esthétique, de la soumission de la mimesis aux exigences de la catharsis.

Abstract :

Once the concept of the relativity of taste has been accepted, can the Romantic aesthetic still pass judgment on the value of different types of theatrical pleasures? If Classical taste is nothing more than the taste of the past and Romantic taste that of the present and thus, by definition, transitory (“modern”), what are the new pleasures, the new theatrical emotions a revolutionized society needs? Are some more noble, more useful, more legitimate than others? Are those that Romantic theater imports from popular forms of drama such as vaudeville, melodrama, and spectacles of marvels compatible with the moral ambitions of Romanticism or is their fusion in the melting pot of genres, for a single, unified public, a utopist dream? In an attempt to answer these questions, one notes in particular the nuanced positions the Romantics take with respect to the temptations of the pathetic and the spectacular, and the persistence, in their aesthetic system, of the subservience of mimesis to the demands of catharsis.

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