Revue d’Histoire du Théâtre • N°263 T3 2014
Dire le dire, dire l’écoute. Carmelo Bene et l’éthique de la parole
Par Helga Finter
Résumé
Son expérience singulière de la voix comme phoné avait amené Carmelo Bene à explorer d’une façon inouïe la parole. Mais a-t-il légué au théâtre un nouvel art du dire ? Son héritage paraît plutôt consister en l’exploration des conditions du dire et de l’énonciation sur scène. En ceci Romeo Castellucci semble bien en être sur scène un digne successeur, bien qu’à première vue cet artiste venu des arts visuels scrute d’abord l’image et le corps tout en s’abstenant, par exemple dans sa Divine Comédie, de faire proférer ce grand texte poétique sur scène. Il avait, en revanche, déjà depuis des décennies, entamé une recherche sur le corps de l’audible qui pouvait être rapprochée des préoccupations de Carmelo Bene : Amleto (1991) avait donné un espace à la sonorité préverbale, aux conditions de la naissance d’une parole sur scène ; Giulio Cesare (1996-97) avait scruté le corps de chair de la rhétorique vocale, ou encore Voyage au bout de la Nuit : Concerto (1999) avait soumis le texte de Céline à un traitement vocal à la fois inspiré des futuristes italiens et du dadaïsme.
Vous n’avez actuellement pas accès au contenu de cet article. Veuillez vous connecter à votre compte, vous abonner à la revue, ou acheter cet article ou ce numéro pour le visualiser dans son intégralité.