Constantin Sergueïevitch Stanislavski (Константин Сергеевич Станиславский) est découvert en France dans les années vingt et trente, en autres grâce à une collaboratrice de la Société d’Histoire du Théâtre, Nina Gourfinkel.
Stanislavski ouvre en 1898 le Théâtre d’Art de Moscou Maxime Gorki (Mkh-AT) avec Vladimir Nemirovitch Dantchenko. En décembre 1922, Stanislavski, V.N Dantchenko et l’équipe du Théâtre de Moscou sont à Paris pour la représentation du Tsar Féodor Ivanovitch, des Bas fonds et du Jardin des cerises. Représentations données au théâtre des Champs-Elysées du 15 au 20 décembre. Paris-Journal y consacre une édition spéciale et d’autres périodiques (comme L’illustration n°4253) y consacrent plusieurs articles.
Durant ce séjour, Stanislavski et le Théâtre d’Art de Moscou rencontrent les metteurs en scène français, Copeau, Antoine et Jouvet (voir les notes de Jouvet au sujet de ces rencontres « très émouvantes » selon ses termes). Stanislavski leur avouera même au cours d’un dîner avoir aussi organisé cette tournée en France pour quitter la Russie soviétique et faire soigner son fils tuberculeux.
Quelques années plus tard, en 1929, Jacques Copeau, Léon Chancerel et la traductrice russe Nina Gourfinkel travaillent sur la première traduction de Stanislavski en français. Ma vie dans l’art fera partie d’une plus grande collection sur le théâtre, organisée et rédigée par Léon Chancerel et considérée comme le plus bel ouvrage de sa collection selon Nina Gourfinkel. Il paraît en 1934 après des légères complications. Copeau en rédige la préface. La Société d’Histoire du Théâtre conserve les correspondances entre les différents acteurs de cette publication, ainsi que leurs réactions face au travail de Stanislavski. Ils publieront plus tard une première version traduite de Ma Méthode, à la fin des années quarante.
Après la mort de Stanislavski en 1938, Nicolas Soluzeff est le correspondant principal de Chancerel, qui continue à suivre et à collecter les publications et les traductions des ouvrages de Stanislavski. En 1948 la Maison-musée de Stanislavski ouvre en URSS. Nicolas Soluzeff en rédige la présentation. Il envoie régulièrement à Chancerel des brochures, des documents, des tickets de soirées (pour L’Oiseau bleu par exemple), des cartes postales à l’effigie de Stanislavski, ainsi que des feuilles de traduction, et ce jusqu’en 1963.
En 1963, « L’Union des Sociétés Soviétiques pour l’amitié et les relations avec l’étranger » envoie de Moscou un photo-combinat et des notes sur la vie et le travail de Stanislavski ainsi que quelques documents iconographiques. Une exposition est organisée en juin 1963, pour les cent ans de Stanislavski. Les documents issus de cette manifestation sont conservés à la Société d’Histoire du Théâtre, nous vous en présentons quelques échantillons.
Dossier mené par Syrine Lehodey dans le cadre de son master Archives, Université Caen Basse-Normandie. Coordonné par Léonor Delaunay
Toutes les archives présentées sont conservées dans le fonds de la SHT, boite R7 81 | Russie | Stanislavski
On pourra prolonger ce travail autour de Stanislavki et de sa correspondance en se reportant à l’ouvrage Konstantin Stanislavski, correspondance, textes réunis, traduits, présentés et annotés par Marie-Christine Autant-Mathieu, éditions Eur’ORBEM, paru en 2018.