Revue d’Histoire du Théâtre • N°281 T1 2019
Introduction : Explorer l’envers du théâtre
Par Léonor Delaunay
Résumé
Faire l’histoire des coulisses, c’est partir à la découverte des petites histoires d’acteurs et d’actrices, « anecdotes », « historiettes », « petites physiologies des théâtres » dont le XIXe et le début du XXe siècle sont si amateurs, la « petite presse, par le rôle qu’elle donne aux potins de la ville », mais aussi les commentateurs les plus officiels. Une masse documentaire où se nouent genre romanesque et pittoresque, souvenirs et biographies, reportages et enquêtes sociales, qui tous à leur manière explorent, observent, commentent les gestes et les paroles que les acteurs et les actrices échangent entre eux. Coller son œil au trou de la serrure et entrevoir les préparatifs avant l’entrée en scène, l’habillage, le maquillage, la coiffure, les exercices vocaux, les objets que l’on touche pour se porter chance… ces moments chargés du mystère de ce qui nous échappe, ce qui se déroule à l’abri des regards et qui se fraye un chemin entre le quotidien, l’intimité et l’exposition publique sur la scène théâtrale.
La rubrique Varia présente une étude de Julia Gros de Gasquet sur le jeu en France, du XVIIe siècle à nos jours. Elle offre un état des lieux et des perspectives inédits dans la constitution de ce nouveau pan de l’histoire théâtrale, contribuant à une histoire sensible du théâtre qui remet l’acteur et l’actrice au centre des préoccupations scientifiques.
Texte
Les cafés-concerts ont aujourd’hui, comme les théâtres, leurs étoiles,
et plus qu’eux, leur public attitré. […]
Cependant, nul dans cette salle ne sait comment, derrière ce théâtre, les artistes sont installés, comment ils vivent, s’habillent et se déshabillent.
En décrivant la loge d’une des plus aimées parmi les chanteuses de café-concert, j’aurai occasion d’esquisser ces coulisses.
C’est un voyage à l’Eldorado, où Bonnaire chante maintenant, pour parvenir à l’envers de la scène.
À droite de la salle, une porte basse ouvre sur un escalier étroit qui descend au sous-sol. C’est de là, par une enfilade de couloirs sombres, de marches à monter et à descendre, de portes à franchir, que l’on arrive enfin aux coulisses.
Oh ! rien de compliqué ici !
D’un côté, une seule loge pour les hommes.
De l’autre, une loge pour les femmes.
On s’y habille et s’y grime en commun.
Louis Germont, Loges d’artistes, Paris, E. Dentu, 1889
Faire l’histoire des coulisses, de ces espaces hors de la scène, c’est, pour commencer, découvrir ces petites histoires d’acteurs et d’actrices, « anecdotes », « historiettes », « petites physiologies des théâtres » dont le XIXe et le début du XXe siècle sont friands, la « petite presse, par le rôle qu’elle donne aux potins de la ville »[1], mais aussi les commentateurs les plus officiels. Dans cette masse documentaire, souvent problématique car motivée par des questions de stratégies ou de réputation[2], se nouent genre romanesque et pittoresque, souvenirs et biographies, reportages et enquêtes sociales, qui tous à leur manière explorent, observent, commentent les gestes et les paroles que les acteurs et les actrices échangent entre eux. Coller son œil au trou de la serrure et entrevoir les préparatifs avant l’entrée en scène, l’habillage, le maquillage, la coiffure, les exercices vocaux, les gestes propitiatoires… ces moments chargés du mystère de ce qui nous échappe, de ce qui se déroule à l’abri des regards et qui se fraye un chemin entre le quotidien, l’intimité et l’exposition publique sur la scène du théâtre. Les coulisses sont des lieux aux récits multiples : lieux de l’anecdote et des secrets, du rêve et des images enchanteresses de l’actrice et de l’acteur au repos, mais aussi lieux de condensation de l’histoire sociale du monde théâtral, là où s’observent les « nouvelles pressions matérielles [qui] s’exercent sur la masse des acteurs et des actrices du fait de la montée en puissance d’un capitalisme du spectacle et de la précarisation du marché du travail »[3].
C’est pourquoi, derrière la façade – architecturale comme symbolique – des théâtres, les coulisses, et notamment les loges, offrent un angle d’observation privilégié pour saisir une histoire privée[4], sensible, sociale et matérielle des actrices et des acteurs, auquel ce dossier souhaite participer, au même titre que l’étude de Julia Gros de Gasquet, qui est publié dans la rubrique Varia de ce numéro de la Revue d’histoire du théâtre, offrant une contribution inédite à l’histoire du jeu au théâtre[5].
Les textes réunis ici invitent à circuler entre le passé et le présent, entre les différentes définitions des coulisses dans le temps[6], entre les témoignages et les approches historiques. C’est à ces excursions dans l’à-côté de la scène qu’ils nous convient, dans des espaces où se jouent et se déjouent rapports de force, enjeux de pouvoirs, emprise sur l’intime et, en même temps, combats des artistes pour la défense de leur intégrité et de leur espace de repos. Des lieux sensibles donc, où les actrices et les acteurs vivent, travaillent, se préparent, se reposent. Des lieux longtemps caractérisés par leur extrême porosité, dans lesquels l’espace de l’intime et du privé, chez ceux qui font du spectacle leur profession, semblait pouvoir voler en éclats à tout moment.
Usages et investissement des coulisses
Au XVIIe siècle, la dramaturgie investit les coulisses, dont les usages par la fiction sont fixés par les théoriciens du théâtre classique. C’est à cette exploration des espaces contiguës à la scène que nous invite Marc Douguet dans son article « L’intégration des coulisses à l’action scénique dans le théâtre français du XVIIe siècle. »[7]. « La chambre prochaine », telle est le beau nom donné alors aux coulisses, à ces espaces rendus palpables par les dialogues des personnages, qui en annoncent la matérialité – le palais tragique ayant alors la possibilité de ne pas être limité aux frontières du plateau. Quoique dans un contexte tout à fait différent, c’est déjà à un jeu entre le visible et l’invisible que se prêtent les coulisses.
À partir des années 1830 et l’essor de la société du spectacle et de la production théâtrale, musicale et chorégraphique[8], les textes, mineurs comme majeurs, qui mettent en scène – tantôt reconstruction romanesque, tantôt effort documentaire – les coulisses théâtrales et leurs principales occupantes, les actrices, connaissent une remarquable inflation. Les coulisses, et plus précisément la loge, est une boîte à secrets, où se joue la musique des tractations, des galanteries, des séductions… mais contrairement à une autre boîte à secrets, la chambre, dont Michelle Perrot a fait l’histoire, la loge et les coulisses sont exposées en permanence à l’intrusion des autres : spectateurs, mondains, mécènes, journalistes, directeurs, auteurs[9]… C’est à ce titre qu’elles sont, de prime abord, les lieux d’observation et de collecte des anecdotes, de ces petites histoires qui circulent dans les théâtres, la matière dont est faite la vie théâtrale, maintes fois examinée par les critiques, les essayistes et les romanciers depuis le début du XIXe siècle.
Bérénice Jarrasse observe ainsi les coulisses de l’Opéra de Paris au prisme des Mystères, qui mettent en scène « une géographie, réelle ou mythique, du Paris romantique »[10], où se tissent fantasmagorie, espace romantisé et reportage documentaire[11]. Son article permet de saisir comment le voyage dans les coulisses est aussi un voyage dans le monde social, qui incite à revisiter les méthodes d’investigation – d’où l’importance de la démarche documentaire, qui prend naissance durant cette période, qui voit éclore les sciences sociales : les premiers pas de la sociologie, l’ethnologie et l’anthropologie. C’est aussi pourquoi les coulisses appellent à penser l’accessoire, le récit marginal, intime, mineur. Elles obligent l’historien·ne à saisir histoire et historiographie dans le même temps, à inventer un geste qui relie le réel à l’écriture, l’enquête au romanesque, le mythe (littéraire, dramatique, esthétique…) à la trivialité, l’histoire à l’anecdote pittoresque.
Elles tracent, comme le montre Amélie de Chaisemartin dans son article consacré aux coulisses dans les romans historiques romantiques, un autre chemin, dissident de celui, canonique, des grands récits consacrés aux rois et aux princes[12]. Les « espaces-coulisses » sont convoqués pour représenter « l’intime de l’Histoire ». Ils sont le fantasme de voir le dessous des choses, de donner à voir la vérité sans fard. Sur scène, ils prennent la forme de praticables, paravents, meubles ou escaliers, derrière lesquels « personnages et objets peuvent se cacher puis se montrer au spectateur »[13]. Coulisses de papier et coulisses réelles dessinent une géographie de l’intime et de la vie cachée des personnages et des comédien·ne·s.
De l’importance des anecdotes et historiettes
Au XIXe siècle, les coulisses deviennent un terrain de jeux mondains et sociaux, comme en témoigne Loges et Coulisses de l’écrivain-journaliste Jules Huret, une enquête sur le monde du théâtre vu de côté[14]. À l’instar de ses contemporains, Jules Huret utilise les termes « loges » et « coulisses » pour désigner plus largement tout ce qui se passe autour du plateau, les bilans financiers, les tractations entre agents et impresarios, les organisations de tournées… Les coulisses représentent alors la machine (et la machinerie) théâtrale, elles abritent les mécanismes qui, dans l’ombre, lui permettent de fonctionner.
Dans leur spectacle Coulisses, consacré à l’histoire et à la mémoire des actrices et des acteurs et créée en 2016, Nicolas Vial, Olivier Martin-Salvan et Mathilde Hennegrave font justement référence à Loges et Coulisses[15] : les enquêtes de Jules Huret sont à cette occasion sorties des étagères des bibliothèques spécialisées, afin non seulement de faire entendre au public les souvenirs d’une rencontre avec Sarah Bernhardt dans son cabinet surchargé d’objets exotiques, mais aussi et surtout de les faire cohabiter avec les témoignages et les souvenirs d’actrices et d’acteurs d’aujourd’hui : Domique Reymond, André Marcon, Yoshi Oïda, Pierre Vial ou Marilù Marini… Nous restituons ici un entretien, mené par Judith le Blanc, autour de ce spectacle, permettant de faire un pont entre le passé des coulisses et les usages que nous pouvons en faire au présent.
Aux côtés de Jules Huret, les publications – livres, revues, dictionnaires anecdotiques… – consacrées aux coulisses de l’industrie théâtrale sont pléthoriques[16]. Cette littérature secondaire, anecdotique et pittoresque, nous convie à la flânerie dans le Paris insomniaque du XIXe siècle. L’entreprise encyclopédique s’impose comme l’outil idoine pour approcher les « coulisses du théâtre », « son envers », pour reprendre les termes d’Arthur Pougin dans son Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’y rattachent : poétique, musique, danse, pantomime, décor, costume, machinerie, acrobatisme…[17] Il « observe », il « explore » le monde du théâtre, non pas de la place du spectateur mais du cœur même de la pratique théâtrale, lui permettant ainsi d’étudier le « côté intime, secret, mystérieux du théâtre, celui qui échappe à l’œil du public et qui excite précisément sa curiosité » et de conclure : « c’est là ce qu’il faut dévoiler […] les mœurs des comédiens, leur langage professionnel et particulier ». Endossant le costume d’enquêteur, Arthur Pougin veut montrer « les coutumes intérieures du théâtre, les détails du travail scénique, sa préparation, sa mise au point, en ce qui touche soit l’exécution humaine des œuvres, soit leur représentation matérielle, la vie du théâtre considérée dans ce vaste espace, fermé au spectateur, qui s’étend non seulement derrière le rideau, mais aussi dans les coulisses, dans les dessus, dans les dessous, dans les foyers, dans les loges, dans les couloirs, dans les ateliers, dans les magasins, dans les cabinets de direction et de régie ». Ce goût du pittoresque, de l’anecdote ou de « l’historiette » laisse une place considérable aux pratiques populaires et ludiques ainsi qu’aux éléments techniques et matériels. Les contours esthétiques et l’exécution scénique se trouvent ainsi innervés par ces souvenirs, ces témoignages qui nouent le « temps de l’âme et le temps du monde »[18]. Le récit, dont les anecdotes et les regards en coulisses constituent les péripéties, s’attache à décrire une vie quotidienne du théâtre, une banalité, voire une trivialité, de ses mœurs et de ses habitudes.
Les mémoires des artistes, selon une démarche biographique qui fait florès au XIXe siècle, sont aussi des témoignages sur le hors-scène et la coulisse théâtrale. Leurs premiers pas, leurs réussites comme leurs échecs (Antoine à L’Odéon par exemple[19]), les relations avec les directeurs de théâtre ou avec leurs camarades, leur rapport à l’argent, les stratégies de carrière, les tournées : ces publications constituent à leur tour des comptes rendus précieux pour saisir les dimensions intimes et matérielles de la vie et des mœurs des gens de théâtre.
Enquêter sur les coulisses revient ainsi à déceler une vie cachée des artistes, à saisir des bribes de l’intimité et du quotidien, tout en étant menacé d’une éventuelle déception de découvrir « l’envers du décor » – les coulisses ne sont-elles pas désignées comme le « séjour de la désillusion » dans le vocabulaire théâtral du XIXe siècle ?
Une histoire sociale des femmes
Enfin, écrire/décrire les coulisses, c’est contribuer à une histoire des femmes, tant la place des actrices et des comédiennes y est décisive. Les mœurs et les événements sociaux où se mêlent vie privée et théâtralisation concernent l’ensemble du personnel des théâtres – du machiniste au directeur en passant par les auteurs ou les imprésarios – mais les trajectoires des actrices et des chanteuses lyriques, entre la comédienne au grand cœur et la demi-mondaine, dont Anne Martin-Fugier a retracé les itinéraires et les évolutions dans son ouvrage Comédienne, de Mlle Mars à Sarah Bernhardt[20], concentrent les problématiques liées à l’évolution de la sexualité, de la prostitution, de l’économie et des sociabilités du monde du spectacle. La coulisse y est bien le lieu de l’exploitation et des stratégies de résistance des femmes. La tractation autour des contrats et des rôles y côtoie celle des corps et des désirs.
La contribution d’Hélène Marquié sur les coulisses de l’Opéra[21] qui décrypte et analyse la situation des danseuses entre 1875 et 1914, met en lumière les conditions de travail déplorables qui sont celles des danseuses à cette époque. Le manque d’hygiène, les agressions, les chantages, les blessures et la fatigue sont le quotidien de ces figures qui « hantent » les coulisses de l’Opéra de Paris. Le travail d’Hélène Marquié permet en outre de mieux saisir à quel point il est nécessaire de partir à la recherche de nouvelles sources, d’informations recoupées et précises sur ces existences laborieuses autant que fantasmées, laissant souvent peu de traces dans les archives, a contrario de la place qu’elles ont pu laisser dans les imaginaires, à travers les « romans de coulisses » et les innombrables textes des critiques, soiristes, diaristes et observateurs mondains de la vue théâtrale.
Coulisses de la Comédie-Française hier et d’aujourd’hui
La confrontation, ou du moins la mise en présence des paroles d’hier et de celles d’aujourd’hui président à ce dossier, initié par Clément Hervieu-Léger, acteur sociétaire de la Comédie-Française, et membre du Comité de lecture de la Revue d’histoire du théâtre, qui, un jour où nous cherchions à initier un dossier sur la vie dans les salles de théâtre, nous invita à penser également comment les acteurs et les actrices habitaient les différents espaces des théâtres, en dehors du plateau. Cette exploration qui va des coulisses de la Comédie-Française à la fin du XVIIIe siècle au témoignage actuel d’un acteur dans sa loge, de la manière dont il y vit, y travaille, s’y repose, permet de mesurer la véritable révolution qui s’est opérée en matière de partage et d’ordonnancement de la vie privée et de la vie publique dans les théâtres[22].
Le cas de la Comédie-Française demeure à part, même au XIXe siècle où l’on peut mesurer que les actrices et les acteurs y sont davantage protégés des intrusions extérieures que dans d’autres lieux comme La Scala, la Gaieté, les Variétés… eux-mêmes dénoncés, au même titre que les « beuglants » et les « bouisbouis » qui prolifèrent sur l’ensemble du territoire[23]. Les archives présentées par Agathe Sanjuan et le dialogue avec Clément Hervieu-Léger permettent de prendre la mesure de la spécificité Comédie-Française, dans le sens où l’espace des artistes se doit d’être préservé, pour des raisons intimes, mais aussi esthétiques.
À l’écoute des bruissements du théâtre
Espaces d’attente, de silence et de bruit, d’espoirs, espaces du retrait et des marges, ces lieux sont explorés à la faveur de ce dossier, proposant une première archéologie des coulisses théâtrales. Archéologie à la vue des strates multiples qui constituent cette histoire, dont une part importante s’est perdue, notamment dans le champ des arts du spectacle. Car si la recherche s’est peu penchée sur les récits et les témoignages de cette vie théâtrale, les enchevêtrements entre prostitution, exploitation des artistes de la scène ont de même été peu explorés.
C’est pourquoi ce dossier se présente comme le premier acte d’une histoire du hors-scène qui appelle à des prolongements – notamment, autour des récits d’acteurs et d’actrices, des anecdotes et petites histoires du théâtre, des métiers invisibles du théâtre, du rapport à l’accessoire, à la mode et au costume…, que la Revue d’histoire du théâtre se propose de publier dans les années qui viennent.
Faire l’histoire des coulisses, c’est ainsi se voir à la fois en historien·ne et en ethnographe, pour reprendre les mots du XIXe siècle, tant les récits de coulisses forment des séries, des nébuleuses documentaires et romanesques. Le paravent social, derrière lequel se ressent, se négocie, se fabrique la vie théâtrale peut alors s’écarter, afin de nous laisser entrevoir les conditions du travail artistique et de tenter de dresser une « physiologie »[24] des théâtres.
Notes
[1] Walter Benjamin, « La spécificité de la presse de boulevard va devenir au fil du temps l’information boursière. La petite presse, par le rôle qu’elle donne aux potins de la ville, ouvre la voie à cette information boursière. », in Baudelaire, édition établie par Giorgio Agamben, Barbara Chitussi et Clemens-Carl Härle, Paris, La Fabrique, 2013, p. 856.
[2] « L’image noire du monde des coulisses est généralement le fait d’auteurs et de journalistes en conflit avec les théâtres pour des raisons personnelles, ou parce qu’ils défendent d’autres valeurs culturelles que celle du théâtre commercial. L’image rose, elle, est fondée sur des témoignages, atypiques, de ceux et de celles qui ont réussi au-delà de leurs espérances ou bien des auteurs, journalistes et critiques qui leur sont liés ». Christophe Charle, Théâtres en capitales. Naissance de la société du spectacle, Paris, Berlin, Londres et Vienne, Paris, Albin Michel, 2008, p. 109.
[3] Ibid., p. 154.
[4] Dans Histoire de la vie privée, les « secrets de l’individu », l’étude des relations intimes, des cris, des chuchotements est réunie dans le chapitre « Coulisses » : Alain Corbin, « Coulisses », préface de Michelle Perrot in Philippe Ariès et Georges Duby (dir.), Histoire de la vie privée. 4. De la Révolution à la Grande Guerre, Le Seuil, 1999, p. 383-566.
[5] Rubrique Varia : Article de Julia Gros de Gasquet, « Pour une histoire du jeu en France XVIIe–XXIe siècles. Perspectives et propositions », p. 155-192.
[6] Article de Philippe Cornuaille, « Retour sur les origines des coulisses de théâtre », p. 17-28.
[7] Article de Marc Douguet, « Dans la chambre prochaine. L’intégration des coulisses à l’action scénique dans le théâtre français du XVIIe siècle », p. 29-40.
[8] Voir Christophe Charle, Théâtres en capitales. Naissance de la société du spectacle, Paris, Berlin, Londres et Vienne, op. cit.
[9] Michelle Perrot, Histoire des chambres, Paris, Le Seuil, collection « La librairie du XXIe siècle », 2009.
[10] Article de Bérénice Jarrasse, « Les coulisses de l’Opéra au prisme des Mystères », p. 61-72.
[11] Ibid., p. 63.
[12] Article de Amélie de Chaisemartin, « Les coulisses ou “l’intime” de l’Histoire dans les romans historiques romantiques », p. 41-60.
[13] Ibid., p. 59.
[14] Jules Huret, Loges et Coulisses, Paris, Les Éditions de la Revue Blanche, 1901.
[15] Entretien de Nicolas Vial et Olivier Martin-Salvan par Judith le Blanc, au sujet du spectacle Coulisses, p. 147-154.
[16] Citons, entre autres parutions : Le Dictionnaire des coulisses ou vade mecum à l’usage des habitués des théâtres contenant une foule d’anecdotes et de révélations piquantes sur les acteurs, les actrices, les auteurs, les directeurs, les régisseurs et en général sur tout le personnel composant le monde dramatique. Suivi d’une notice historique sur chaque théâtre, (1832), L’Observateur des spectacles ou Anecdotes théâtres (1763), L’Indiscret : souvenir des coulisses, (1836), Foyers et coulisses : panorama des théâtres de Paris, par Jacques Arago, (1852), L’Éventail : écho des coulisses (1849-1855), Les coulisses parisiennes, par Victor Koning, (1864), Le Chroniqueur de la semaine : critique, salons, théâtres, coulisses, anecdotes… (1856-1857), Derrière la toile (foyers, coulisses et comédiens). Petites physiologies des théâtres parisiens, par Albert Vizentini, (1868), Historiettes et souvenirs d’un homme de théâtre, par Hippolyte Hostein, (1878), Essai sur l’histoire du théâtre : la mise en scène, le décor, le costume, l’architecture, l’éclairage, l’hygiène, par Germain Bapst, (1893), Les Coulisses, (1859- ?), Couloirs et coulisses, par Adolphe Badin, (1884), Histoire anecdotique du théâtre, de la littérature et de diverses impressions contemporaines, tirée du coffre d’un journaliste, avec sa vie à tort et à travers, par Charles Maurice Descombes, (1856)…
[17] Arthur Pougin, Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’y rattachent. Poétique, musique, danse, pantomime, décor, costume, machinerie, acrobatisme – jeux antiques, spectacles forains, divertissements scéniques, fêtes publiques, réjouissances populaires, carrousels, courses, tournois, etc., etc., etc., Plan-de-la-Tour, Éditions d’Aujourd’hui, 1885.
[18] Paul Ricœur, Temps et récit. 3. Le temps raconté, Paris, Le Seuil, 1985, p. 21–42.
[19] André Antoine, Mes Souvenirs sur le Théâtre Antoine et sur L’Odéon (première Direction), Paris, Grasset, 1928.
[20] Anne Martin-Fugier, Comédienne, de Mlle Mars à Sarah Bernhardt, Paris, Le Seuil, 2001.
[21] Article de Hélène Marquié, « Le prestige de l’Opéra couvre tout. Les coulisses de la danse à l’Opéra Garnier, 1875-1914 », p. 73-86.
[22] « Les coulisses de la Comédie-Française, hier et aujourd’hui » : présentation des archives par Agathe Sanjuan et entretien avec Clément Hervieu-Léger, p. 87-146.
[23] Voir l’enquête de André Ibels, La Traite des Chanteuses (mœurs de province). Beuglants et Bouibouis. Le Prolétariat de l’art ou de… l’amour ?, Paris, Librairie Félix Juven, 1906. Au sujet de l’histoire des organisations pour la défense des artistes lyriques, nous nous reporterons à l’ouvrage de Marie-Ange Rauch, À bas l’égoïsme, vive la mutualité. La Mutuelle des artistes et professionnels du spectacle (1865-2011), Presses universitaires de Vincennes, 2015.
[24] Albert Vizentini, Derrière la toile (foyers, coulisses et comédiens). Petites physiologies des théâtres parisiens, Paris, A. Faure, 1868.
Pour citer cet article
Léonor Delaunay, « Introduction : Explorer l’envers du théâtre », Revue d’Histoire du Théâtre numéro 281 [en ligne], mis à jour le 01/01/2019, URL : https://sht.asso.fr/introduction-explorer-lenvers-du-theatre/