Revue d’Histoire du Théâtre • N°286 T2 2020
Conflits et évitements dans le théâtre sous la Révolution (1790-1794)
Par Guillaume Cot
Résumé
Faisons l’hypothèse initiale que le conflit est consubstantiel au théâtre. À y regarder de plus près, on constate d’ailleurs que les théories du théâtre abordent très régulièrement cette thématique : conflit entre personnages et destin chez Aristote, conflit entre les personnages chez Hegel, conflit entre les formes dramaturgiques chez Peter Szondi… c’est comme si le théâtre ne pouvait se passer d’une forme ou l’autre de conflit, d’opposition. Mais ces conflits se révèlent souvent limités à la pièce, soit dans sa dramaturgie (étude des situations agonistiques), soit au cours de la séance théâtrale (on parle alors de bataille, comme pour celle d’Hernani), soit après (on parle alors de querelle, qui se déploie le plus souvent dans des écrits critiques). Or, il existe un autre champ conflictuel encore peu exploré : celui de l’avant, ou plutôt de l’à-côté, de la représentation théâtrale. La coulisse contient en effet sa part de conflits, parfois de violence, invisible au public, et qui n’est en aucun cas un espace réglementé par les lois dramaturgiques. Ces conflits révèlent les conditions de production du spectacle, et les différents phénomènes qui peuvent ralentir la création, gâcher la représentation, gripper la machine théâtrale.
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