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Chantiers de recherche

Les traités de technique théâtrale et leurs lecteurs

Appel à communication

Journée d’études
Vendredi 15 mars 2024, Université Rennes 2

Les traités de technique théâtrale et leurs lecteurs

Contribution à une histoire de l’imaginaire technique du théâtre

« Qui lira ce livre ? et qui peut le lire aujourd’hui avec intérêt ? Comment dire l’humilité et la perfection qu’il contient, l’honnêteté qu’il enseigne, la science qu’il apporte et l’exemple qu’il donne aux gens de théâtre ? … »
Louis Jouvet, « Découverte de Sabbattini », 1941

Cette journée vise à susciter et rassembler des travaux autour de ce que l’on se propose de nommer la littérature technique théâtrale[1], en cherchant à adopter une perspective multiséculaire afin de mettre en valeur ces ouvrages, souvent réduits par l’historiographie au statut de source, et de les constituer en objet à part entière. Il s’agit de partir d’un corpus d’ouvrages, traités et manuels techniques pour penser la diversité de leurs lectures possibles, de l’étude savante à la rêverie, de l’édition à la pratique, de la reconstitution à la source d’inspiration.

Ce corpus, dont on trouvera en ligne une première version, se compose de tout ouvrage imprimé traitant essentiellement des dimensions techniques et matérielles de la scène (architecture, scénographie et décoration, machinerie, trucs et appareils accessoires…), dont la finalité est pratique (transmettre les savoirs techniques, exposer ou proposer de nouvelles façons de faire à des professionnels) et/ou pédagogique (faire découvrir les secrets de fabrication, initier à « l’envers du théâtre » des amateurs, au sens large du terme)[2]. Cette définition, à affiner, permet de rassembler des ouvrages aux caractéristiques variées : livres d’architecte, projets de salle de spectacle, exposés des principes de machinerie, recueils de trucs, d’effets et d’accessoires ou encore manuels destinés aux praticiens amateurs, qui ont pour intérêt d’expliciter un certain nombre de procédés employés dans la sphère du théâtre professionnel[3]. Si une typologie plus précise de cet ensemble reste à établir, on notera d’emblée la difficulté de la tâche qui consisterait à opérer un tri en fonction de la matière traitée, dans la mesure où dans la plupart des ouvrages, différents aspects sont imbriqués : dès la Pratique pour fabrique scènes et machines de Nicola Sabbattini (1637-1638), les aspects qui tiennent à l’architecture, à la scénographie et aux effets spectaculaires s’entrecroisent.

En tant qu’ils confèrent la dignité de la chose imprimée aux réalités matérielles du plateau, les traités de technique théâtrale représentent des pièces essentielles dans la valorisation du travail de la mise en scène, comprise dans son acception la plus large, alors même que – des railleries de Rousseau sur les machines de l’Opéra (« petites choses » faites « avec de grands efforts[4] ») aux déclarations de Copeau qui entend « nier l’importance de toute machinerie[5] » – cette dimension est apparue suspecte aux yeux de nombre de critiques, théoriciens et praticiens du théâtre.

Esquisse d’histoire de la littérature technique théâtrale

Au regard du corpus constitué, on constate une tardive autonomisation du sujet[6] : le théâtre est abordé dans des ouvrages sur la perspective et l’architecture dès le XVIe siècle (Serlio) et durant tout le XVIIe, mais il semble que ce soit à partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle seulement que des ouvrages techniques centrés sur l’architecture théâtrale apparaissent en France[7], dans un contexte de progression du nombre de construction de salle de spectacle. Le premier XIXe siècle fournit de nombreux ouvrages, parfois monumentaux[8], qui ambitionnent de permettre la comparaison des systèmes architecturaux et des machineries. À la fin du XIXe siècle, les ouvrages de Jean-Pierre et Georges Moynet[9], représentent un tournant en s’adressant directement à un grand public curieux de découvrir le monde des coulisses et les dessous de la scène. Le fait majeur des premières décennies du XXe siècle tient en la parution d’une série de manuels pratiques destinés aux amateurs mais aussi parfois aux professionnels, fournissant plans et mesures pour construire une scène, distillant conseils et « petits trucs[10] ». Le Traité de scénographie de Pierre Sonrel, paru en 1943, semble opérer une synthèse en rassemblant des éléments historiques, en exposant les principales innovations de l’entre-deux-guerres (le livre est très marqué par Copeau et le Cartel), tout en conservant une dimension immédiatement pratique en fournissant les « feuilles de mesure d’un décor » selon les principes traditionnels de la perspective ; ses multiples réimpressions jusqu’à l’orée du XXIe siècle laissent à penser qu’il continue à servir de référence. Les ouvrages récents de Pierre Gautier et Renato Lori[11] montrent enfin que la tradition des traités techniques n’est pas terminée, même si cette littérature pratique, cette fois-ci à destination des étudiants scénographes, des techniciens et des professionnels doit jouer avec la concurrence de nouveaux supports multimédias d’exposition des savoir-faire.

Actualité de la recherche

Ce projet s’inscrit dans une belle actualité de la recherche quant à l’histoire des techniques théâtrales, souvent centrée sur l’Ancien Régime. Signalons notamment deux récents numéros de revue, celui de Revue d’Histoire du Théâtre consacré à la Mécanique de la représentation et celui de Littératures classiques autour des Scènes de machines[12]. Michèle Sajous D’Oria a pour sa part récemment remis en lumière la figure de Giovanni Niccolò Servandoni comme maître des machines[13]. En alliant recherche et pratique, le projet européen CANON of Technical Theatre History, réunit des enseignants issus de différentes écoles théâtrales, et publie une base de données, encore en construction[14].

Pistes de recherche

On proposera ici quelques pistes pour l’étude de ces ouvrages et de leurs lectures :

Intentions de l’écrit technique

Les traités sont d’abord à interroger dans leur matérialité et leur dimension éditoriale, dans la mesure où celle-ci détermine le projet de l’ouvrage : longueur, format, qualité de l’impression et des images, diffusion, prix… Les publics destinataires, explicites ou implicites, larges ou restreints, sont à identifier pour éclairer la conception des textes : s’agit-il de s’adresser à l’architecte, au décorateur, à l’amateur éclairé ?

En suivant les précieuses recommandations méthodologiques d’Anne-Françoise Garçon sur les « dangers » des sources écrites en histoire technique, on rappellera que le fait d’écrire sur les procédés techniques n’a rien d’une évidence, et qu’il est nécessaire de dépasser l’apparente neutralité de ce geste. « Autrement dit, à quoi pense le rédacteur d’un texte technique[15] ? » Quelles conservations des savoir-faire et quelles mutations des techniques théâtrales visent Sabbattini, Moynet, Sonrel et les autres ? Quelle intellectualisation de la fabrique du spectaculaire opèrent-ils, et quelles transformations cherchent-ils à accomplir au sein de leur lectorat ? Car ce n’est pas par l’écrit qu’une pratique peut être entièrement transmise : personne n’apprend à faire du théâtre, à construire un théâtre ou une machinerie exclusivement à partir d’un manuel. Comme l’écrivent les auteurs de Le Livre technique avant le XXe siècle, cette littérature « repose sur un paradoxe » en cherchant à formaliser des connaissances tacites, à mettre en mot et en image des connaissances « impossibles à décrire exactement et difficiles à transférer sans apprentissage », et dès lors « relève d’une utopie de la description, de l’organisation et de la connaissance d’actions singulières[16] ». L’existence d’un écrit technique sur un objet ou un procédé semble plutôt révélateur du fait « qu’il détonne ou étonne, qu’il rompt avec les habitudes d’une manière ou d’une autre, qu’il requiert un apprentissage, une “mise à niveau culturelle[17]” ».

La place de la rédaction des traités dans les parcours biographiques pourra constituer un éclairage de ces intentions. Les écrits techniques ne sont en effet pas systématiquement le fait d’auteurs arrivés au faîte de leur carrière et de la maîtrise de leur sujet. On connaît le cas de Le Théâtre (1871) de Charles Garnier, publié au moment de l’interruption des travaux de l’Opéra, ou bien celui du Traité de scénographie (1943) rédigé par Pierre Sonrel sous l’Occupation, qui se révéla être par la suite l’outil déclencheur d’une longue carrière d’architecte[18].

Au-delà de la personnalité des auteurs de traités et de leur ambition, on veillera à mettre à jour les acteurs sociaux et les collectifs dont la présence traverse les écrits techniques : les travailleurs de l’ombre que sont les machinistes, le public et son rôle économique, l’État et les pouvoirs publics…

Plus largement, on pourra s’interroger sur les choix esthétiques, les conceptions de la fonction sociale des spectacles, les valeurs défendues par chacun de ces ouvrages, ainsi que sur le degré d’explicitation de ces prises de parti.

Mettre en forme les savoirs, publier les secrets

Parce qu’elle met en forme des savoirs et des savoir-faire, la littérature technique est à interroger sur un plan épistémologique. Comment les savoirs sont-ils sélectionnés, mis en ordre et quels parcours de lecture suggèrent-ils ? Quelle est l’influence du genre choisi par le rédacteur (traité, manuel, recueil de planches commentées…) sur les connaissances rassemblées ? Comment se positionnent ces ouvrages au regard du paradigme de la réduction en art, manière de mettre en livre le savoir pratique promue à partir de la Renaissance, étudiée tout particulièrement par Hélène Vérin[19] ? On rappellera que la notion de théâtre, en tant qu’espace de visibilité et de mise en ordre du savoir, a été employée dès la même époque pour présenter des machines et des notions mécaniques[20].

La publication des savoirs n’est pas indifférente, et le dévoilement des secrets de la pratique, la mise en lumière des artifices n’est pas sans conséquence. Comment la diffusion des savoirs concernant la fabrique du spectacle auprès d’un public plus ou moins large est-elle pensée dans ses conséquences esthétiques ? On s’interrogera sur les possibles redéfinition de l’illusion théâtrale qu’opèrent certains ouvrages qui semblent parfois, dans la lignée des traités de Magie blanche dévoilée du XVIIIe siècle[21], promouvoir un plaisir fait à la fois d’émerveillement devant l’effet et de satisfaction à comprendre les causes. Selon Frédérique Aït-Touati, les planches de l’Encyclopédie où « les machines prennent toute la lumière » représentent ainsi « la victoire éclatante du “vrai merveilleux” de la technique sur le “faux merveilleux” des fables[22] ».

Continuité, progrès, caducité

Arthur Pougin s’étonne en 1885 dans son article « Machinerie » de ce que « les procédés, les moyens employés n’ont pas varié depuis deux cent ans, et que les modifications apportées dans le jeu des machines sont à peu près insignifiantes[23] ». Un des enjeux de l’étude de ce corpus serait de faire le point sur cette idée d’une stagnation de la technique théâtrale avant les révolutions scéniques du XXe siècle, et d’introduire une chronologie plus fine dans l’histoire technique du théâtre. Le rôle de l’exposition des innovations techniques au sein des ouvrages mérite ainsi d’être particulièrement scruté, en interrogeant l’articulation opérée par les auteurs entre progrès technique et progrès esthétique. La réussite des effets merveilleux ou fantastiques, et l’imitation des phénomènes naturels (souvent accompagnée de l’idée d’une concurrence entre la pratique de la scène et le spectacle de la nature) constituent deux portes d’entrées possibles dans ces questions.

Le problème de la fiabilité et de la caducité des traités mérite cependant d’être abordé : la mise en forme des savoirs techniques n’intervient-elle pas parfois au moment où ceux-ci sont en train de devenir obsolètes ? Le traité de Sabbattini témoigne ainsi d’un état de la scénographie avant les révolutions apportées par Torrelli (qui ne rédigea pas de traité) – il est en outre davantage spéculatif que descriptif. Selon Guy Spielmann, les images de machine de l’Encyclopédie « offrent au lecteur l’image nostalgique et figée d’un imaginaire classique qui, au moment où l’on publiait le dixième volume de planches, était déjà irrémédiablement voué à la disparition[24] ». Trucs et décors de Georges Moynet, en s’ouvrant en 1893 sur une image de Loïe Fuller, semble se tenir à la pointe de la modernité – mais moins de vingt ans plus tard, c’est à une toute autre conception de la modernité esthétique, appuyée sur une machinerie repensée, qu’introduit Jacques Rouché dans L’Art théâtral moderne (1910). Le rôle des rénovations, transformations et innovations mérite ainsi d’être particulièrement observé.

Métiers et matérialités

Théâtres de machines, de châssis, de nouveaux appareils… Les traités font la part belle aux objets, mais qu’en est-il des hommes et des femmes qui fabriquent et animent les machines théâtrales ? Sont-ils représentés dans les illustrations, et quelle est la mise en valeur de leur savoir-faire ? Dans la continuité des recherches sur les métiers du théâtre[25], le corpus est aussi à aborder sous l’angle de l’histoire sociale, et à travers le prisme du rapport humain-machine.

Dans le sillage du développement de l’histoire environnementale, dont les croisements avec l’histoire des techniques sont féconds[26], la perspective d’une étude de l’usage des ressources naturelles, des flux d’énergie et de matériaux telle qu’elle est définie dans les traités semble prometteuse. La substitution du bois par le fer dans les structures et la machinerie est régulièrement débattue au XIXe siècle par exemple. L’emploi de l’énergie hydraulique est à plusieurs reprises présenté comme une solution innovante pour pallier les difficultés de déplacement des décors, sans que cette promotion soit pourtant suivie de beaucoup d’effets. La question des risques induits par l’introduction de nouvelles techniques peut permettre des études transversales.

Techniques et imaginaire

L’histoire technique de la scène n’est pas une histoire aride, dépassionnée, sans fantaisie ni enthousiasme, bien au contraire : la lecture des traités révèle combien elle est profondément travaillée par l’imaginaire et un rapport sensible au plateau.

Ces ouvrages comportent souvent des illustrations uniques en leur genre et fournissent un matériau essentiel à une histoire visuelle des spectacles. Ils s’apparent parfois à des livres d’image du théâtre, cherchant presque à mettre le lecteur dans en état d’enfance, tel Jean-Pierre Moynet publiant son Envers du théâtre (1873) dans la « Bibliothèque des merveilles » chez Hachette. Le rôle des schémas, des images et des plans mérite ainsi d’être analysé dans leur variété et dans le rapport qu’ils entretiennent avec le texte[27].

On pourra donc s’interroger sur l’imaginaire technique des architectes, machinistes, décorateurs et truqueurs que révèlent traités et manuels, la façon dont celui-ci ouvre, mais aussi limite, le champ des possibles de la pratique scénique. On observera comment ces ouvrages ne se donnent souvent pas pour seule mission d’enregistrer l’existant, de conserver connaissances et savoir-faire, mais deviennent des espaces de proposition, et inventent autant de théâtres virtuels ou utopiques[28], envisagent le théâtre de l’avenir pour reprendre le titre de l’ouvrage de Georges Vitoux (1903). L’exposé technique peut ainsi devenir prétexte à rêver une autre scène, et une autre histoire du théâtre – ce dont les propositions visionnaires de Jacques Polieri dans Scénographie nouvelle (1963) constituent un bel exemple. C’est pourquoi il paraît intéressant d’envisager ce corpus non pas seulement comme un outil essentiel à l’écriture d’une histoire technique du théâtre, mais aussi en tant qu’ils sont les vecteurs d’un imaginaire technique qui nourrit la création scénique et ses mutations.

Usages contemporains des traités

La scénographe Nadia Lauro confie avoir « très envie de faire une scénographie climatique, atmosphérique à partir de Sabbattini[29] ». Le poète Oulipien Frédéric Forte publie en 2022 De la pratique: scènes et machines, poèmes constitués de fragments prélevés dans la Pratique pour fabriquer scènes et machines de théâtre[30]. Depuis sa redécouverte par Louis Jouvet, « le » Sabbattini ne cesse ainsi d’être réinventé. Il mérite ainsi d’être envisagé comme un triple objet, c’est-à-dire à la fois comme un livre de 1637-1638 publié par un architecte de Pesaro, plus spéculatif que réellement descriptif des pratiques, comme le point de départ d’un « mythe Sabbattini » forgé par Jouvet dans sa longue préface à l’ouvrage et comme une source d’inspiration pour les scénographes des XXe et XXIe siècles. Le cas est emblématique du fait que le sens théâtral et historique de ces ouvrages est conféré par leurs lectures successives. L’histoire des traités se constitue aussi par leur oubli et leurs résurgences, parfois inattendues.

On s’intéressera donc aux usages contemporains des traités techniques, à la fois sur les plans artistiques et pédagogiques. Quelle est la place des traités dans les enseignements, les formations à la scénographie et à l’architecture aujourd’hui ? Quels usages scéniques et poétiques la lecture de ces ouvrages inspire-t-elle ? Alors que les artistes intègrent de façon de plus en plus affirmée des impératifs de sobriété écologique dans leur travail scénique[31], comment la redécouverte de techniques artisanales, de dispositifs mécaniques ou optiques ou encore de méthodes de bruitages peut-elle alimenter une mutation des pratiques ?

Cadre et publication

Les propositions de communication pourront s’emparer d’un des ouvrages du corpus de façon à en éclairer un aspect particulier, tout comme aborder des thématiques transversales à travers plusieurs traités et manuels. Les propositions inscrites dans une démarche de recherche-action ou de recherche-création sont les bienvenues.

La journée d’études du 15 mars 2024 s’inscrit dans un projet de recherche autour de la technique théâtrale qui doit mener à la publication d’un numéro de la Revue d’Histoire du Théâtre. Le dossier de la Revue d’Histoire du Théâtre comportera également des entretiens avec des artistes et des techniciens du théâtre d’aujourd’hui. Il consacrera une place à la présentation d’archives, à l’édition de documents rares ou inédits. Les propositions sur ces différents volets du dossier sont également les bienvenues.

Comité d’organisation

Pierre Causse (APP, Université Rennes 2)
Sandrine Dubouilh (ARTES, Université Bordeaux Montaigne)
Laura Naudeix (APP, Université Rennes 2)
Aurélien Poidevin (GRHis, Université de Rouen)

Comité scientifique

Clarisse Bardiot (APP, Université Rennes 2)
Sandrine Dubouilh (ARTES, Université Bordeaux Montaigne)
Gaëlle Lafage (Sorbonne Université, CNRS)
Laura Naudeix (APP, Université Rennes 2)
Aurélien Poidevin (GRHis, Université de Rouen)
Marine Roussillon (Textes et Cultures, Université d’Artois)
Marie Thébaud-Sorger (Centre Alexandre-Koyré, CNRS)
Jean-Claude Yon (SAPRAT, ÉPHÉ)

Modalités de soumission des propositions

Les propositions (entre 300 et 500 mots), accompagnées d’une brève bio-bibliographie, sont à envoyer par courriel avant le 15 octobre 2023 à l’adresse suivante : pierre.causse@univ-rennes2.fr.

Corpus en ligne du projet : https://sht.asso.fr/ct/bibliographie-des-traites-techniques/

Notes

[1] Sur la notion de littérature technique, voir Hilaire-Pérez Liliane, Nègre Valérie, Spicq Delphine et Vermeir Koen, « Regards croisés sur le livre et les techniques avant le XXe siècle », in Le Livre technique avant le XXe siècle. À l’échelle du monde, Paris, CNRS Éditions, coll. « CNRS Alpha », 2017. En ligne : https://books.openedition.org/editionscnrs/27676

[2] Le corpus est disponible sur le site de la Société d’Histoire du Théâtre : https://sht.asso.fr/ct/histoire-et-imaginaire-des-techniques-du-theatre/. La page signale toutes les numérisations des ouvrages qui ont pu être repérées.

[3] Les ouvrages sur la scénographie dont le propos est essentiellement historique ou esthétique, sans dimension technique, sont a priori exclus de ce corpus, mais ils pourront bien entendu servir de point de comparaison.

[4] Rousseau Jean-Jacques, Julie ou La Nouvelle Héloïse, XXIII, 1761.

[5] Copeau Jacques, « Un essai de rénovation dramatique : le Théâtre du Vieux-Colombier », NRF, 1er septembre 1913.

[6] Le bref historique ici proposé se limite au domaine français, mais toutes les contributions sur les domaines non-francophones seront les bienvenues.

[7] Voir Véritable construction d’un théâtre d’opéra à l’usage de France, suivant les principes des constructeurs italiens, Paris, de Lormel, 1766 ; Roubo André Jacob, Traité de la construction des théâtres et des machines théâtrales, Paris, Collot et Jombert fils jeune, 1777 ; Patte Pierre, Essai sur l’architecture théâtrale, Paris, Moutard, 1782.

[8] Voir par exemple : Donnet Alexis, Architectonographie des théâtres de Paris, ou Parallèle historique et critique de ces édifices considérés sous le rapport de l’architecture et de la décoration, Paris, Didot l’aîné, 1821 ; Contant Clément, Parallèle des principaux théâtres modernes de l’Europe et des machines théâtrales françaises, allemandes et anglaises, Paris, Chez l’auteur, 1842.

[9] Moynet J. [Jean-Pierre], L’Envers du théâtre : machines et décorations, Paris, Hachette, coll. « Bibliothèque des merveilles », 1873 ; Moynet Georges, Trucs et décors : Explication raisonnée de tous les moyens employés pour produire les illusions théâtrales, Paris, Librairie illustrée, 1893.

[10] Voir par exemple : Coquiot Gustave, Nouveau Manuel complet du peintre-décorateur de théâtre, utile aux décorateurs, aux auteurs dramatiques, aux acteurs et aux amateurs de théâtre, Paris, L. Mulo, « Encyclopédie Roret », 1910 ; Villard Georges, Théâtre d’amateurs, manuel d’art théâtral, Paris, André Lesot, 1919 ; Robbe Alphonse, Les Petits Trucs du metteur en scène, Paris, Billaudot, 1943 ; Chancerel Léon, et al., Dispositifs scéniques simples, Prospero, no 4, Lyon, La Hutte, 1944.

[11] Gautier Pierre, Traité de scénotechnique : machineries et équipements des salles de spectacle, Paris, Eyrolles, 2012 ; Lori Renato, Scénographie et réalisation des décors pour le théâtre, trad. Valérie Pons, Saint-Denis-sur-Sarthon, Gremese, 2015.

[12] Bouhaïk-Gironès Marie, Spina Olivier et Traversier Mélanie (dir.), Mécanique de la représentation : Machines et effets spéciaux sur les scènes européennes, XVe-XVIIIe siècles, Revue d’Histoire du Théâtre, no 278, avril-juin 2018 ; Roussillon Marine (dir.), Scènes de machines : Effets et pouvoirs, Littératures classiques, no 105, 2021.

[13] Sajous D’Oria Michèle, Servandoni maître des machines, Paris, Classiques Garnier, 2022.

[14] https://canonbase.eu/wiki/Welcome_to_Canon_Base

[15] Garçon Anne-Françoise, « Du danger des sources écrites en Histoire des techniques », e-Phaïstos. Revue d’histoire des techniques / Journal of the history of technology, II- 2, 2013, p. 17.

[16] Hilaire-Pérez Liliane, Nègre Valérie, Spicq Delphine et Vermeir Koen, « Regards croisés sur le livre et les techniques avant le XXe siècle », art. cit.

[17] Garçon Anne-Françoise, « Du danger des sources écrites en Histoire des techniques », art. cit., p. 18.

[18] Mais ce cas est peut-être exceptionnel : comme l’écrit Anne-Françoise Garçon, « il n’est pas certain à l’échelle de l’histoire, et de nos jours encore, que l’écrit technique soit pour un auteur le moyen le plus direct de valorisation sociale pour un auteur. En tout état de cause, il est difficile de postuler que c’est là sa fonction première. Si fonction sociétale il y a, et cette fonction existe, elle est à postuler, en premier lieu, par rapport à son domaine, le monde de la technique. On posera alors les questions suivantes : à quoi sert-il d’écrire de la technique ? Quelles techniques sont écrites, et quelles sont négligées ? » (Ibid.)

[19] Vérin Hélène, « Rédiger et réduire en art : un projet de rationalisation des pratiques », in Réduire en art. La technologie de la Renaissance aux Lumières, Pascal Dubourg Glatigny et Hélène Vérin (dir.), Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2008.

[20] Voir Ravier Benjamin, Voir et concevoir. Les théâtres de machines (XVIe-XVIIIe siècle), Thèse de doctorat, sous la direction d’Anne-Françoise Garçon, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2013.

[21] Decremps Henri, La Magie blanche dévoilée, ou Explication des tours surprenants qui font depuis peu l’admiration de la capitale et de la province, Paris, Langlois, 1784.

[22] Aït-Touati Frédérique, « Les maîtres de nuées. Machines et cosmologie au temps de Louis XIV », Revue Fontenelle, no 13, 2021, p. 45.

[23] Pougin Arthur, Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’y rattachent : Poétique, musique, danse, pantomime, décor, costume, machinerie, acrobatisme, Paris, Firmin-Didot et Cie, 1885, p. 485.

[24] Spielmann Guy, « Machines à rêves ? L’imaginaire du théâtre classique d’après les planches de l’Encyclopédie », Lumen : travaux choisis de la Société canadienne d’étude du dix-huitième siècle, vol. 25, 2006, p. 103‑120.

[25] Voir Histoire(s) du travail, Coordination Léonor Delaunay, Martial Poirson et Jean-Claude Yon, Revue d’Histoire du théâtre, no 285, 2020.

[26] Voir notamment les travaux de François Jarrige, Technocritiques : du refus des machines à la contestation des technosciences, Paris, La Découverte, « Poche », 2016 et, en co-dir. avec Alexis Vrignon, Face à la puissance : Une histoire des énergies alternatives à l’âge industriel, Paris, La Découverte, 2020.

[27] Voir Ravier-Mazzocco Benjamin, « Lire les images de machines. Essai pour une typologie analytique des images techniques (XVe-début XIXe) », e-Phaïstos. Revue d’histoire des techniques / Journal of the history of technology, I- 2, 2012, p. 54-68. En ligne : https://journals.openedition.org/ephaistos/450

[28] Voir Citti Pierre et Triaire Sylvie (dir.), Théâtres virtuels, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, « Collection des littératures », 2001 ; et Rocher Yann, Théâtres en utopie, Arles, Actes Sud, 2014.

[29] « Perturbations paysagères », entretien avec Nadia Lauro, propos recueillis par Laure Fernandez et Léonor Delaunay, dans La Fabrique du paysage, Revue d’Histoire du Théâtre, no 296, printemps 2023, p. 156.

[30] Forte Frédéric, De la pratique : scènes et machines, Bordeaux, éditions de l’Attente, coll. « Propos poche », 2022.

[31] Voir Sermon Julie, Morts ou vifs : contribution à une écologie pratique, théorique et sensible des arts vivants, Paris, B42, 2021 et Dubouilh Sandrine, « Les bonnes pratiques en scénographie. Des solutions à un problème non posé ? », Théâtre/Public, no 247, avril-juin 2023, p. 28-32.

Bibliographie

L’Envers du décor: à la Comédie-Française et à l’Opéra de Paris au XIXe siècle, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2012.

Aït-Touati Frédérique, « Les maîtres de nuées. Machines et cosmologie au temps de Louis XIV », Revue Fontenelle, no 13, 2021, p. 38-51.

Biorci Grazia, « Technological transfer: the importance of language in the tradition of competences. First hints on the lexicon of Pratica di Fabricar le Scene e le Machine ne’ Teatri di Nicola Sabbattini da Pesaro, Ravenna 1638 », RiMe. Rivista dell’Istituto di Storia dell’Europa Mediterranea, 2010, p. 437‑449. En ligne : https://rime.cnr.it/index.php/rime/article/view/338

Bouhaïk-Gironès Marie, Spina Olivier et Traversier Mélanie (dir.), Mécanique de la représentation : Machines et effets spéciaux sur les scènes européennes, XVe-XVIIIe siècles, Revue d’Histoire du Théâtre, no 278, avril-juin 2018.

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Casas Correa Maribel, L’Architecture théâtrale en France de la Révolution au Second Empire : théories, innovation, réglementation, réalisations, thèse de doctorat de l’Université de Paris-Saclay préparée à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, sous la direction de Jean-Claude Yon et Michaël Darin, 2017.

Causse Pierre, « Comment faire du théâtre chez soi ? L’espace scénique dans les manuels pour jouer la comédie de salon et le théâtre d’amateurs (1893-1945) » in Espaces des théâtres de société: Définitions, enjeux, postérité, Valentina Ponzetto et Jennifer Ruimi (dir.), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2020, p. 55‑69.

Daddario Will, « A critique of historio-scenography: space and time in Joseph-François-Louis Grobert’s De l’exécution dramatique » in Theatre/performance historiography: time, space, matter, Rosemarie K. Bank et Michal Kobialka (dir.), New York, Palgrave Macmillan, 2015.

Dubouilh Sandrine, « Scénographie et “mystère du théâtre” » in Louis Jouvet: artisan de la scène, penseur du théâtre, Ève Mascarau et Jean-Louis Besson (dir.), Montpellier, Deuxième Époque, 2018, p. 69-82.

Forestier Georges et Michel Lise (dir.), La Scène et la coulisse dans le théâtre du XVIIe siècle en France, Paris, PUPS, 2011.

Granger Charline, « Mécanique, décoration et architecture : les ambitions totalisatrices de Pierre Boullet (Essai sur l’art de construire les théâtres, leurs machines et leurs mouvements, 1801) », Double jeu, no 18 (Concevoir le décor de théâtre et de cinéma, dir. P. Causse, L. Chevalier & V. Vignaux), 2021, p. 75‑90.

Illiano Roberto (dir.), Performing arts and technical issues, Turnhout, Brepols, 2021.

Kessler Frank, Larrue Jean-Marc et Pisano Giusy (dir.), Machines. Magie. Médias., Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, coll. « Arts du spectacle – Images et son », 2018.

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