Société d'Histoire du Théâtre

Revue d’Histoire du Théâtre • N°280 T4 2018

Échos de l’auto sacramental caldéronien dans L’État de siège

Par Yves Germain

Résumé

Les dramaturges et hommes de théâtre écrivent rarement en pensant aux universitaires. Lorsque Camus, dans sa préface de 1957 à l’édition américaine de son théâtre, suggère que l’on pourrait rapprocher L’État de siège des moralités du Moyen Âge et des autos sacramentales de l’Espagne classique, il génère certes ce qui va devenir un lieu commun souvent repris par la critique camusienne, mais laisse assez perplexes les hispanistes spécialistes du Siècle d’or, qui peinent à voir ce que pourraient avoir en commun la pièce expérimentale jouée avec l’insuccès que l’on sait au théâtre Marigny en 1948, et le genre très codifié des autos, auquel Calderón donna son heure de gloire au XVIIe siècle, théâtre religieux et allégorique que l’on jouait à l’occasion de la Fête Dieu ou Corpus, et dont la finalité ultime était devenue la célébration du sacrement de l’Eucharistie. Assurément, la parenté entre la pièce de 1948 et un théâtre longtemps tombé dans l’oubli ne semble pouvoir se fonder que sur des liens assez ténus, à première vue comme au terme d’un examen plus poussé. Que l’affirmation de cette parenté ait pu éclairer une certaine idée du théâtre est néanmoins indéniable ; encore faudrait-il tenter de mieux définir ce que la pièce de Camus peut partager avec les autos, que l’on entendra ici dans leur version caldéronienne, dans la mesure où elle représente l’achèvement d’un genre, d’une part, et d’autre part parce que c’est la plus à même sans doute d’avoir pu inspirer un Camus adaptateur de Calderón.

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