Société d'Histoire du Théâtre

Chantiers de recherche

Le Théâtre en tournée

Appel à contributions

Rassemblant des écrits venus d’horizons divers et envisageant toutes les formes de spectacle (théâtre lyrique et dramatique, danse, café-concert et music-hall, cirque, etc.), ce numéro cherche à appréhender le phénomène des tournées dans son historicité et dans la pluralité des questionnements qui le traversent. La période d’étude s’achève en 1950, alors que la Guerre froide offre un nouveau contexte aux déplacements artistiques.

Le Théâtre en tournée (1830-1950)

Publication Revue d’Histoire du Théâtre 2026-1
Comité de coordination : Léonor Delaunay, Megan Estela, Jean-Claude Yon
La Revue d’histoire du Théâtre est une revue semestrielle, avec comité de lecture et comité scientifique international
English version below.

Présentation

Dès le XVIe siècle, diverses formes de circulations artistiques se développent en Europe (avec les momeries notamment) associant étroitement spectacle et itinérance. On en a un exemple avec la présence de troupes anglaises en Amérique du Nord et dans les Caraïbes au XVIIIe siècle[1]. Ce n’est cependant que dans le premier tiers du XIXe siècle que les tournées prennent véritablement leur essor, d’où le choix de prendre 1830 comme date de début de la période étudiée dans ce numéro. Grâce à l’établissement de liaisons maritimes plus régulières et sûres, et du fait aussi des bouleversements politiques en Europe qui conduisent certains artistes à s’expatrier, elles se déploient au-delà de l’Europe dans des colonies et des états nouvellement indépendants, en suivant les routes commerciales des Atlantiques nord et sud, de la Méditerranée et de l’Océan Indien. Réponses à un marché européen saturé, ces voyages séduisent cependant peu les artistes par les dangers qu’ils leur font courir : en 1826 les Garcia se font dérober la plupart de leurs biens entre Mexico et Veracruz et trente ans plus tard, la mort prématurée de Rachel est imputée à l’épuisement engendré par son voyage en Amérique du Nord et centrale.

La deuxième moitié du XIXe siècle ouvre une nouvelle ère pour les tournées. Portées par la prospérité économique de plusieurs régions du monde (on songe par exemples aux ruées vers l’or en Australie et aux États-Unis…), le déploiement du rail, l’intensification du transport maritime et l’apparition d’intermédiaires du spectacle spécialisés, les tournées se font plus nombreuses, se normalisent et deviennent pour les artistes la promesse de retombées financières fabuleuses en même temps qu’une validation de leur carrière. On passe alors d’un modèle dans lequel les artistes partent pour de nombreuses années, voire s’installent sur place, à un autre dans lequel ils s’en vont pour une durée déterminée à l’avance, suivant un circuit plus ou moins vaste et programmé avec une précision croissante, puis rentrent chez eux, le plus souvent pour réintégrer le théâtre qu’ils ont quitté en partant. Les grandes tournées de Sarah Bernhardt, Henry Irving et Ellen Terry, ou encore Adelina Patti, toutes entamées dans les années 1880, consacrent ainsi l’itinérance en même temps qu’un star system qui tous deux bousculent les modalités de production et de réception du spectacle.

Outre les transformations qu’elles apportent au monde du spectacle, les tournées présentent dès le début une dimension politique qui s’accentue dans le contexte colonial du dernier XIXe siècle. Les troupes qui se produisent dans les empires coloniaux se disent souvent investies d’une mission éducative voire colonisatrice soutenue par leur gouvernement (dans le cas de la France en tout cas) et sont porteuses d’une vision du monde racialisée et raciste. En réaction, ces circulations forment aussi le terreau de théâtres (au sens large du terme) « nationaux » qui se font les porte-étendards de nations que l’on souhaite voir advenir, et qui circulent à leur tour dans les pays occidentaux. C’est le cas notamment des tournées organisées après la Première Guerre mondiale par l’actrice égyptienne Fatma Rochdi, surnommée « la Sarah Bernhardt de l’Orient. »

Dispersé dans divers fonds d’archives, omniprésent dans les mémoires d’artistes et dans la presse, le phénomène de la tournée fait depuis quelques années l’objet de travaux académiques variés, attestant de l’intérêt de la recherche à son égard. Traitant souvent la question de façon localisée (en se concentrant sur un genre, un artiste ou une région du monde), ces écrits fournissent des clés d’analyse passionnantes tout en donnant une vision fragmentée du sujet. Rassemblant des écrits venus d’horizons divers et envisageant toutes les formes de spectacle (théâtre lyrique et dramatique, danse, café-concert et music-hall, cirque, etc.), ce numéro cherche à appréhender le phénomène des tournées dans son historicité et dans la pluralité des questionnements qui le traversent. La période d’étude s’achève en 1950, alors que la Guerre froide offre un nouveau contexte aux déplacements artistiques.

Axes proposés

1) Nouvelles géographies / nouvelles circulations

– L’axe transatlantique Paris-Londres-New York

– Axe Atlantique Sud Lisbonne-Rio de Janeiro/Buenos Aires

– Amérique du Nord-Caraïbes

– L’Asie : L’Indochine, la Chine, la route passant par le Canal de Suez et rejoignant les Indes puis l’Australie

– Les espaces coloniaux : les Empires France / Empire linguistique/Commonwealth

– Les transports : chemins de fer, bateaux, avions, routes, chemins, l’importance des derniers kilomètres

2) Un nouvel espace médiatique

– Iconographie, affiches, cartes postales, autographes, produits dérivés

– Presse (qui annonce, qui suit, qui commente, qui décrit les voyages, les coulisses, les tenues des actrices, etc.)

– Importance de la presse locale, nationale, coloniale…

– La question des traductions, des langues et de l’appropriation culturelle des répertoires par le public

– La radio à partir des années 1930

. – La tournée comme espace de création du mythe de la vedette

3) Tournées et mutations esthétiques [Ce qui tourne… / rentabiliser les spectacles / nouveautés (esthétiques)

– Exploiter des succès qui ont fait leur preuve dans le pays d’origine

– Inventer des formes pour les tournées :  des digest (scénettes collées, opérettes, assemblage de scènes, revues, scènes d’opéras jouées en costumes et accessoires, sans décors)

– Le montage de scènes typiques d’un auteur ou d’un compositeur

– Prépondérance des formes comiques ou légères / rapport à la musique ?

– Spectacles dupliqués dans plusieurs lieux en même temps (shows aquatiques, cirques, revues de music-hall…)

– La tournée comme lieu d’expérimentation de nouveaux répertoires

– Le rôle des censures locales

– La tournée comme moyen de propagation d’une culture nationale

– L’économie des tournées

4) La tournée au quotidien

. Dormir : Hôtels, auberges, couchettes, maisons des directeurs qui hébergent

. Se restaurer : Repas / restaurants, cantines, allergies, etc.

. La rencontre avec les milieux théâtraux locaux

. Les expériences sensibles du voyage :

  • Fatigue, manque de sommeil, décalage horaire, ennui…
  • Solitude ou cohabitations
  • Maladies, épidémies et quarantaines
  • Rencontres, amours, intrigues
  • Découverte de nouvelles cultures
  • Les loisirs de la vedette en tournée
  • Les proches qui suivent la tournée (physiquement ou par la correspondance)

5) Les métiers de la tournée

– Directeurs/directrices de théâtre

– Imprésarios, managers (H. B. Marinelli, Elisabeth Marbury, Alice Kauser, Richard Pitrot, Maurice Grau, Cesare Ciacchi,…)

– Agences

– Artistes locaux engagés

– Artistes qui accompagnent les vedettes

– Personnel des artistes (valet, femme de chambre, masseur, cuisinier…)

6) Les scènes de la tournée (les espaces de représentation)

– Sur les paquebots

– Trains spéciaux

– La variété des lieux où l’on se produit (permanents ou éphémères)

– Les théâtres privés, municipaux…

– Les décors : décors disponibles sur place et décors embarqués

– Les lieux de représentation « exotiques » (promenoirs, théâtre de verdure…)

– Les représentations privées que des vedettes peuvent être amenées à donner

7) Le matériel de la tournée

– Malles, emballages et autres dispositifs logistiques

– Costumes et accessoires transportés

– Matériel technique

– Techniques de rangement

8) Les publics de la tournée

– La nature des publics (publics autorisés et interdits ; public de prestige ; militaires ; expatriés et colons ; enfants ; grand public…)

– Mécènes et organisations caritatives (charité) / importance de la Croix rouge (par ex. en Indochine)

– Les réceptions (officiels, chefs d’Etat)

– Regards des comédiennes/comédiens sur le public

9) Archives et récits

– Les récits de tournées (en faisant attention à l’articulation entre connaissances professionnelles et expérience du voyage)

– La tournée racontée par les impresarios, les vedettes et les « sans-grade »

– Mémoires et albums + peur, paranoïa, narcissisme

– Archives dispersées

– Les tournées dans les œuvres de fiction (romans, nouvelles, pièces)

Il convient de faire parvenir une proposition d’une ou deux pages maximum, avec bio-bibliographie d’une page avant le 30 juin 2024 à l’adresse suivante : societehistoiretheatre@gmail.com

SOURCES – BIBLIOGRAPHIE

  • La presse coloniale et la presse étrangère (nombreux titres, en particulier pour les colonies)
  • Archives Archives nationales du monde du travail / Roubaix
  • ANOM, Aix en Provence
  • Gallica
  • BnF, Arts du spectacle
  • Le fonds Claude Bourrin (administrateur colonial en Indochine, 1980-1945 – Société d’Histoire du Théâtre)
  • Archives des compagnies ferroviaires et maritimes (Archives du monde du travail à Tourcoing pour les transports ferroviaires, Liverpool pour la Cunard Line)

https://gallica.bnf.fr/html/und/sciences/compagnies-de-chemin-de-fer-et-trains-emblematiques?mode=desktop

Corpus de récits de voyage (par ordre chronologique)

Jules Chéry, Mademoiselle Rachel en Amérique (1855-1856), Mercure De France 

Auguste Germain, Les dessous du théâtre. Les agences dramatiques et lyriques, Paris, Librairie académique Didier Perrin et Cie, 1891

Schürmann, Les Étoiles en voyage. La Patti – Sarah Bernhardt – Coquelin, Paris, Tresse et Stock, 1893

Sarah Bernhardt, Ma double vie. Mémoires, Paris, Bibliothèque Charpentier, 1923

Charles Baret, Propos d’un homme qui a bien tourné, préface de Tristan Bernard, Paris, [sans nom d’éditeur], 1909

1882-1883, Victor Capoul (chanteur opéra-comique) : Chroniques publiées dans Le Figaro sous le titre « Ma Tournée en Amérique »

Alexandra David Neel, Le Grand art (écrit en 1901-1902, publié en 2018)

Pauline Carton, Les Théâtres de Carton, Librairie académique Perrin, 1938 ; réédition J’ai lu, 1947

Emma Calvé, Sous tous les ciels j’ai chanté, Paris, Plon, 1940.

Pierre Ringel, Molière en Afrique, préface de Louis Jouvet, 1952

Nancy Vernet, Dix ans de coulisses, Paris, F.R. de Rudeval, 1908

Bibliographie indicative

Mathias Auclair et Pierre Vidal (dir.), Les ballets russes, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2009

Christopher Balme et Nic Leonhardt, “Theatrical Trades Routes”, Journal of Global Theatre History, n. 1, vol. 1, Munich, Ludwig Maximilians, University of Munich, 2016.

Olivier Bara, « Vedettes de la scène en tournée : première mondialisation culturelle au XIXe siècle ? », Romantisme 2014/1 (n° 163), p. 41-52.

https://www.cairn.info/revue-romantisme-2014-1-page-41.htm

Philippe Baron et Philippe Marcerou (dir.), Le Théâtre libre d’Antoine et les théâtres de recherche étranger, Paris, L’Harmattan, 2007.

Charlotte Bentley, New Orleans and the Creation of Transatlantic Opera, 1819–1859, Chicago, The University of Chicago Press, 2022.

Christophe Charle, Théâtres en capitales. Naissance de la société du spectacle à Paris, Berlin, Londres et Vienne, Paris, Albin Michel, coll. « Bibliothèque Histoire », 2008

Christophe Charle, La dérégulation culturelle. Essai d’histoire des cultures en Europe au XIXe siècle, Paris, PUF, 2015.

Laetitia Corbière, Du concert au show business. Les imprésarios au cœur des échanges internationaux, 1850-1930, Symétrie, 2023.

Quaintance Eaton, Opera Caravan : Adventures of the Metropolitan on Tour, New York, Da Capo Press, 1978.

Cécile Falcon, « Théâtres en voyage : les grandes tournées internationales de la Comédie-Française, du Théâtre national populaire et de la Compagnie Renaud-Barrault, 1945-1969 », thèse en Etudes théâtrales, Université de Montpellier 3, 2011.

Corille Fraser, Come to Dazzle : Sarah Bernhardt’s Australian Tour, Sydney/Canberra, Currency Press/National Library of Australia, 1998.

Ramon Hathorn, Our Lady of the Snows : Sarah Bernhardt in Canada, New York, Peter Lang, 1996.

Catherine Hennion, La naissance du théâtre moderne à Tokyo. Du kabuki de la fin d’Edo au Petit Théâtre de Tsukiji (1842-1924), Montpellier, Éditions L’Entretemps, 2009.

José Manuel Izquierdo König, « Kickstarting Italian Opera in the Andes : The 1840s and the First Opera Companies », Elements in Musical Theatre, Cambridge, Cambridge University Press, 2023.

Nic Leonhardt, Theatre Across Oceans. Mediators of Transatlantic Exchange, 1890-1925, Cham, Palgrave Macmillan, 2021.

Nic Leonhardt et Stanca Scholz-Cionca, “Circulation: Theatrical Mobility and its Professionnalization in the Nineteenth Century” in Peter W. Marx (eds), A Cultural History of Theatre, volume 5 : In The Age of Empire, London New York, Bloomsbury, 2017.

Giovanni Lista, Loïe Fuller. Danseuse de la Belle Époque, Paris, Hermann, 2007.

Tian Min, The Use of Asian Theatre for Modern Western Theatre. The displaced Mirror, London, Palgrave Macmillan, 2018.

Sylvain Nicolle, « Arts de la scène » in Clément Fabre (dir.), Les mondialisations des années 1880 au milieu des années 1930, Atlande, 2023, p.287-293.

Marie Pasquini, Raymond Hermantier, une histoire du théâtre populaire et de la coopération théâtrale en Afrique. Du TNP de Jean Vilar au Théâtre national Daniel-Sorano à Dakar, 1940-1984, Préface de Sylvie Chalaye, L’Harmattan, 2021.

Daniel Nogueira Polleti, « Cosmopolitisme en scène. Spectacle et société dans une modernité périphérique (Rio de Janeiro et São Paulo, 1822-1930) », thèse d’Histoire contemporaine, Université de Versailles Saint-Quentin/Paris-Saclay, 2022.

Esmeralda Rocha, Imperial Opera : The Nexus between Opera and Imperialism in Victorian Calcutta and Melbourne, 1833-1901, thèse de doctorat, University of Western Australia, 2012.

Jean-Jacques Tschudinn, « Le Kabuki s’aventure sur les scènes occidentales : Tsutsui Tokujiro sur les traces des Kawakami et de Hanako », Cipango. Cahiers d’études japonaises [En ligne], n°20, 2013.

Jean-Claude Yon, Le Théâtre français à l’étranger au xixe siècle. Histoire d’une suprématie culturelle, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2008.


Theatre on tour

Coordination comity: Léonor Delaunay, Megan Estela, Jean-Claude Yon.

The Revue d’histoire du Théâtre is a biannual French peer-reviewed journal with an international scientific commitee. Website: www.sht.asso.fr

Even though artists didn’t wait for reliable transport means to perform away from home, it seems that international tours really took off in the 1830s with the development of regular shipping lines. In a politically unstable Europe, a few artists were tempted to emigrate and followed international commercial routes towards colonized or newly independent states. Tours were also responses to a saturated market, but these journeys had little appeal to artists because of the dangers they entailed: in 1826 most of the Garcias’ possessions were stolen on their way to Veracruz; thirty years later, Rachel’s early death was blamed on exhaustion caused by her American tour.

The second 19th century opened a new era for theatre tours. In a context of economic growth brought by natural resource exploitation, railroad developed, sea transport intensified and new markets appeared. As a response, a new kind of professional theatre intermediaries rose and helped normalizing tours. Journeys across the oceans then held the promise of outstanding financial benefits for artists who confirmed their talent and fame in the process. These changes transformed touring itself: whereas artists used to leave for years and sometimes settled in the countries they had been travelling to, they now left with a schedule of their trip before coming back home, often to the theatre they performed in before departing. In the 1880s, the great tours of Sarah Bernhardt, Henry Irving and Ellen Terry, or Adelina Patti made itinerancy and the star system a reality, and both of them shook up the way show was produced and received.

Beyond the transformations their brought to the entertainment world, tours always had a political dimension which became more pronounced in late nineteenth century colonial context. Companies performing in colonial empires claimed to have an educational or even colonizing mission, often supported by their home government (as was the case with France) and carried a racialized and racist vision of the world. As a reaction, these circulations also encouraged the rising of national theatres which supported newly formed nations or nations to be. Some of them toured in European countries to assert their claim, like the companies of the Egyptian actress Fatma Rochdi, also called “the Eastern Sarah Bernhardt,” after the First World War.

In recent years, theatre tours have been the subject of a wide range of academic studies, showing the growing interest in the subject. Often focusing on local aspects of the phenomenon (a theatrical genre, an artist, a world region), these writings provide fascinating keys to analysis, while giving a fragmented view of touring. The present issue of La Revue dHistoire du Théâtre welcomes contributions coming from a wide range of approaches and genres: spoken theatre, opera, danse, concerts, café-concert, music-hall, circus… Spanning more than one century (1830-1950), it wishes to understand the touring phenomenon in its historical context and in the plurality of questions that run through it.

Suggested lines of research or topics for proposal submission:

  1. New geographies:
  • Ocean routes (Southern Atlantic ocean itineraries between Lisbon, Rio de Janeiro and Buenos Aires; Australasian paths going through Suez Canal and India, etc.)
  • Mapping territories with transports: roads, boats, trains, planes…
  • Political, economic and cultural colonial spaces
  1. A new media environment:
  • Iconography: posters, portraits, postcard, autographs, derivative products…
  • Newspaper promotion and circulation: advertisement, narratives, personal anecdotes…
  • Radio broadcasting
  • Works’ translations and adaptations
  1. What’s on tour?
  • “Sound investments”: successful plays and artists
  • Cheaper and more transportable forms of entertainment: digests, vaudevilles, costume concerts
  • Scores rewritings
  • Dealing with censorship
  • Repertoire testing
  1. Experiencing the tour:
  • Resting: hotels, trains, boats, directors’ houses…
  • Local food: discoveries, apprehension, disappointments…
  • Artistic encounters
  • Tiredness, lack of sleep, boredom
  • Loneliness, living together
  • Diseases, epidemics, quarantine
  • Friendship, romance
  • New cultures discovery
  • Relatives on tour
  1. Touring professions:
  • Theatre directors
  • Impresarios and managers
  • Theatrical agencies
  • Local artists joining the companies
  • Artists’ staff (maids, valets, personal therapists or cooks)
  1. Touring stages and equipment:
  • Performing onboard (ships, trains)
  • Ephemeral spaces
  • Adapting to a wide range of stages and theatres
  • Private performances
  • Outdoor spaces
  • Travelling and local sceneries and properties
  • Storage
  • Technical equipment
  1. Spectators on tour:
  • Who goes to the theatre? (public segregation, high society, military troops, colonists, children…)
  • Touring and charity work
  • Official receptions (artists as ambassadors)
  • What artists think of their audience, what their audience think of them
  1. Archives and narratives
  • Touring stories: facts, personal experience and myth
  • Who tells the story? Impresarios, stars, artists “without rank”
  • Scattered archives
  • Touring in fiction

A proposal of one or two pages maximum, with a one-page bio-bibliography, should be sent by 10th June 2024 to the following address:

leonor.delaunay@sht.asso.fr et societehistoiretheatre@gmail.com

[1] Des troupes itinérantes anglaises sont présentes aux États-Unis et dans les Caraïbes (Jamaïque) dès le milieu du XVIIIe siècle. Elles passent plusieurs années sur place et établissent des circuits sur toute la côte est nord-américaine, de la Nouvelle-Orléans à Montréal. Il s’agit souvent de troupes ayant perdu leur privilège royal en Angleterre et devant s’expatrier pour survivre. C’est par exemple le cas de celle dirigée par David Douglass, qui se produit pour la première fois à Williamsburg en 1752.

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