Société d'Histoire du Théâtre

Exposition virtuelle

Les masques du Fonds Léon Chancerel

L’historien du théâtre Claude Dessimond présente quatre masques conservés par la Société d’Histoire du Théâtre. Issus de la collection personnelle de Léon Chancerel, ces rares témoins d’un regain d’intérêt au début du XXe siècle pour l’usage des masques au théâtre ont une particularité : ils constituent un ensemble assez complet pour connaître les techniques et les matériaux utilisés pour réaliser des masques à l’époque.

Au théâtre, une fois l’exploitation d’un spectacle terminée, costumes, marionnettes, masques, coiffes et accessoires constituent les derniers témoignages de la matérialité de l’acteur sur scène. Ces objets, dont la « vie » théâtrale est achevée, sont parfois jetés, mais il arrive que les troupes les conservent ou qu’ils soient intégrés à une politique de conservation dans un cadre institutionnel.

C’est le cas des quatre masques conservés dans le fonds Léon Chancerel de la Société d’Histoire du Théâtre à Paris. Issus de la collection personnelle de Léon Chancerel, ces rares témoins(1) d’un regain d’intérêt au début du XXe siècle pour l’usage des masques au théâtre ont une particularité : ils constituent un ensemble assez complet pour connaitre les matériaux et les techniques utilisées pour réaliser des masques à l’époque. Mieux que cela, ils permettent de situer certains concepteurs de masque, des personnages clefs représentés par les masques, et les principaux thèmes abordés par des praticiens du théâtre néophytes mais enthousiastes, pour qui il était urgent d’utiliser et de comprendre les masques, et dont Léon Chancerel faisait partie.
Parmi les études qui concernent les masques utilisés au théâtre, une majorité traite de leurs usages. Cependant, presque aucune n’étudie véritablement la spécificité de l’objet lui-même, du point de vue de sa conception, de sa réalisation, de son application scénique, de sa forme… Léon Chancerel avait remarqué qu’à propos des sculpteurs de masque « il n’existe pas d’ouvrage d’ensemble. »(2) Au fil de ses publications, il tentait de combler cette lacune du point de vue historique(3) en défrichant une partie de la bibliographie, citant abondement ses sources, tout ceci sans oublier d’encourager les premières tentatives d’organisations de savoir-faire relatifs à la sculpture de masque(4). Peut-être était-il convaincu que l’approfondissement de l’usage des masques au théâtre était lié à une définition plus précise de l’objet, et par extension, à l’élaboration de connaissances appliquées à sa conception ?

Cette supposition nous invite à proposer une lecture historique, mais aussi artistique et technique des masques de la collection personnelle de Léon Chancerel, aujourd’hui conservés à la Société d’Histoire du Théâtre. Cette lecture de document élaborée à partir de la face extérieure et intérieure d’un masque tente de faire parler l’objet : elle raconte sa conception depuis le choix du thème abordé, les matériaux et les techniques utilisées pour sa réalisation. Les traces d’outils expriment la virtuosité ou les difficultés de son auteur, le confort du masque et la fréquence de son usage sont restitués, les conditions de sa conservation ou les traces de restauration également. Les contextes géographique, historique, socio-culturel de sa création et de son usage apparaissent grâce à la matière et à la manière dont on l’a transformée…

Notes

1. Rose-Marie Moudouès nous a affirmé que les deux masques qui ont appartenu aux Comédiens routiers, conservés dans le Fonds Léon Chancerel de la SHT, sont les seuls dont elle a connaissance. Nous n’avons effectivement trouvé la trace d’aucun autre masque de ce type dans les collections publiques à Paris, que ce soit au Département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, ou au Département des Arts du spectacle de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris.
2. Léon Chancerel, L. Le Masque (premier cahier), Cahier Prospero 10, La Hutte éditeur, 1944, p.6.
3. L’esquisse d’un répertoire de sculpteurs, marchands et fournisseurs de masques à Paris au XVIIIème et XIXème siècles, nous semble par exemple constituer un document précieux pour l’étude des masques au théâtre, in Léon Chancerel, L. Le Masque (deuxième cahier), Cahier Prospero 11, La Hutte éditeur, Paris, 1944, p.40-44.
4. Henry Cordreaux, La fabrication du masque, préface de Léon Chancerel, Éditions Bourrelier & Cie, Paris, 1943.

Étude et légendes des masques réalisées par Claude Dessimond

Nom : Arlequin. Date de création : 1955. Auteur :  Amleto Sartori. Origine : Italie. Fonds Léon Chancerel, Société d’Histoire du Théâtre

Type de forme : demi-masque
Matière(s) et technique(s) : cuir sculpté, fibres végétales cousues
Traitement de surface : patiné et peint
Couleur(s) : brun, rouge
Dimensions : Hauteur : 190 mm ; Largeur : 135 mm ; Profondeur : 125 mm

Nom : Masque noble. Date de création : Entre 1929 et 1939. Auteur : inconnu. Origine : France. Fonds Léon Chancerel, Société d’Histoire du Théâtre.

Type de forme : masque entier
Matière(s) et technique(s) : papier et tissu superposés
Traitement de surface : peint
Couleur(s) : rouille
Dimensions : Hauteur : 225 mm ; Largeur : 150 mm ; Profondeur : 95 mm

Nom : Polichinelle. Date de création : Entre 1929 et 1939. Fonds Léon Chancerel, Société d’Histoire du Théâtre, Paris

Type de forme : demi-masque
Matière(s) et technique(s) : papier et tissu superposés
Traitement de surface : peint
Couleur(s) : ardoise, blanc
Dimensions : Hauteur : 155 mm ; Largeur : 110 mm ; Profondeur : 155 mm

Nom : Génie
Date de création : Vers 1960
Auteur : Inconnu
Origine :  Moldavie
Fonds Léon Chancerel, Société d’Histoire du Théâtre, Paris

Type de forme : masque cagoule
Matière(s et technique(s) : tissus, cuirs, fibres végétales, graines, rachis de plumes, cousus
Traitement de surface : teint et peint
Couleur(s) : rouge, marron, gris, vert
Dimensions : Hauteur :  Manque mm ; Largeur : Manque  mm ; Profondeur : Manque  mm

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