Revue d’Histoire du Théâtre • N°268 T4 2015
De quelle(s) révolution(s) Nous les vagues est-elle le nom ?
Par Sylvain Diaz
Résumé
Décembre 2014 : confrontée à l’image des manifestants néo-nazis qui, toujours plus nombreux, battent le pavé en Allemagne, la chaîne Bayerischer Rundfunk décide d’annuler brutalement la production radiophonique – pourtant déjà engagée – de la traduction d’une œuvre majeure du répertoire théâtral français contemporain, Nous les vagues[1]. C’est que cette pièce, composée en partie en Algérie en 2009, peu avant l’éclosion du printemps arabe, évoque, sous la forme de vagues apparentes dans la composition des cinq parties du texte marquée par les gonflement et dégonflement des paragraphes successifs, un mouvement de flux et de reflux insurrectionnel ; c’est que cette pièce, dont le texte est distribué par des tirets à des voix anonymes s’exprimant d’« un même cri[2] » – ce qu’atteste l’emploi presque exclusif de la première personne du pluriel dans les prises de parole –, met en scène une foule indistincte prenant d’assaut les lieux de pouvoir avec la ferme intention de refaire le monde – avant d’y renoncer.
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