L’écriture de l’histoire du théâtre en France et au Québec : convergences et divergences récentes

Résumé

Notre réflexion prendra appui sur un ensemble de textes produits par des chercheurs et des commentateurs québécois qui seront analysés d’abord dans leur cohérence singulière, avant d’être observés d’un point de vue extérieur, à l’aune de l’écriture de l’histoire du théâtre en France. Deux problématiques, entrecroisant enjeux historiographiques et théoriques, seront plus particulièrement explorées. La première questionnera le rôle du rapport à la nation et à l’identité nationale dans l’écriture de l’histoire du théâtre. Dans quelle mesure le rapport au passé et à son écriture conditionne-t-il le regard porté sur l’histoire d’une pratique tout à la fois artistique et sociale ? La seconde analysera les effets de la variabilité définitionnelle et conceptuelle du « théâtre », en interrogeant les valeurs esthétiques et théoriques sous-jacentes. Quelles sont les pratiques théâtrales considérées ? Quelles sont les pratiques minorées, voire oubliées ? De quoi cet oubli est-il témoin ? À partir de ces deux points d’entrée principaux, il s’agira alors de mettre en lumière les éléments de convergence et de divergence dans l’écriture de l’histoire du théâtre en France et au Québec, au-delà du piège d’une analyse à finalité évolutionniste des éventuelles influences d’un « modèle » français.
Abstract
Our reflection will be based on a set of texts produced by Quebec researchers and commentators that will be analyzed first in their singular coherence, before being observed from an external point of view, in the light of the writing of the history of theatre in France. Two issues, intertwining historiographic and theoretical issues, will be more particularly explored. The first will examine the role of the relationship to the nation and national identity in the writing of the history of theatre. To what extent does the relationship to the past and to its writing condition the gaze on the history of a practice that is both artistic and social? The second will analyse the effects of the definitional and conceptual variability of “theatre”, by questioning the underlying aesthetic and theoretical values. What are the theatrical practices considered? What are the practices that have been reduced or even forgotten? What does this omission bear witness to? From these two main points of entry, it will then be necessary to highlight the points of convergence and divergence in the writing of the history of theatre in France and Quebec, beyond the trap of an evolutionary analysis of the possible influences of a French “modèle”.