La Société d’Histoire du Théâtre consacre en 2025 deux publications de la Revue d’Histoire du Théâtre et une série d’émissions à la fabrique du théâtre, aux savoir-faire, aux métiers du costume, de la lumière, du décor, de la régie…
La transmission, l’apprentissage et ce qui s’apprend « sur le tas » (et de quoi est constitué ce tas, justement), l’évolution des techniques, des environnements de travail, l’importance (éventuelle) des traités techniques dans la préparation et la fabrication, les dimensions esthétiques de ces métiers… sont abordés, sous forme d’entretiens, d’articles, de témoignages et d’archives.
Ce podcast registre et restitue les voix de celles et ceux qui participent à la fabrique du théâtre sans en être forcément connus. Des métiers des coulisses placés ici au premier plan, afin de suivre et de mieux connaître les manières dont s’élabore, dont se façonne et se vit au quotidien l’activité théâtrale.
La question de la transmission, du secret, de la circulation des savoirs, des trucs, des conseils, des légendes est centrale ; nous serons aussi sensibles à l’évolution et la féminisation de certains métiers de la technique.
Des textes (un traité ou un extrait de texte) portant sur l’art de l’éclairage, du son, du costume, du décor… sont lus par des acteur·ices et accompagnent les entretiens, comme des ponctuations ou des respirations entre les différents témoignages.
Bande annonce à écouter sur le site de la SHT et toutes les applications dédiées
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Bande annonce de notre nouvelle série La Mécanique du théâtre.
Production : Société d’Histoire du Théâtre
Production exécutive : Thomas Baumgartner pour Wave Audio
Musique : David Sztanke
Voix : Thomas Baumgartner
« L’œil est le toucher des choses lointaines, il éprouve distance, manque, vertige – et en même temps beaucoup de joie pour le lointain. » (Valère Novarina, Pendant la matière, POL, 1991)
Le premier épisode du podcast La Mécanique du spectacle, produit par la Société d’Histoire du Théâtre, est consacré à l’éclairage au théâtre : comment éclaire-t-on un plateau, un espace, un décor, les actrices et les acteurs ? quels sont les enjeux esthétiques, politiques ou matériels de la lumière en scène ?
Trois éclairagistes, Marie-Christine Soma, Kelig Le Bars et Christine Richier, viennent nous parler de leur relation à la lumière, de leurs gestes, de leur références et de leurs inspirations. Elles nous racontent ici leur rapport à la création théâtrale et aux évolutions de leur métier.
Leurs récits s’entrelacent avec des textes de Virginia Woolf, Valère Novarina, Michael Baxandall ou Jean-Paul Rabret lus par l’acteur Vincent Breton.
Production : Société d’Histoire du Théâtre
Production exécutive : Thomas Baumgartner pour Wave Audio
Entretiens menés par Léonor Delaunay
Lecture des textes : Vincent Breton
Réalisation : Joseph Carabalona
Musique : David Sztanke
Mise en ligne autour du 20 novembre 2025
« […] il peut exister, dans les arts costumiers, une fabrique de l’œuvre sans reconnaissance de l’oeuvre. Howard S. Becker affirme qu’elle « meur[e] plus souvent de la négligence que d’une destruction volontaire », et le désintérêt est la pire des sentences pour la perpétuation d’un art et sa légitimation. Mais, en la matière, les professionnels du secteur costumier ne sont pas prompts à préserver les pièces majeures de leur histoire disciplinaire, tant chaque costume est considéré, une fois déclassé, comme une matière réutilisable. Les stocks de costumes sont pensés comme des ressources d’exploitation, et déterminent les procédures de travail en permettant des économies budgétaires appréciables. Ils favorisent et sont nécessaires à un travail de conception répondant plus que jamais, en période de crise, à une science du réemploi et de l’adaptation. Les costumes sont élimés jusqu’à la trame, et les pièces qui sont trop « signées » de la main du concepteur sont les premières à être vendues, tant leur identité plastique limite leur potentielle réutilisation. Encombrant les lieux d’entrepôts, elles sont les plus susceptibles de disparaître, et avec elles, des pans entiers de l’histoire costumière ». (Extrait de la thèse de Gaëlle Viémont, Les Costumiers, ces orfèvres d’un art dramaturgique sans nom. Assises, enjeux et perspectives d’un secteur professionnel méconnu, sous la direction de G. Jolly, Université de Strasbourg, 2018)
Avec : Sandrine Rozier, designeuse costume et textile pour les arts vivants
Gaëlle Viémont, costumière, chercheuse et maîtresse de conférence en histoire du costume, ENSATT, Lyon
Pauline Zurini, costumière et responsable costume des ateliers du Théâtre National de Strasbourg