Revue d’Histoire du Théâtre • N°291 T3 2021
Sarah Kane en Allemagne. Un classique contemporain déjà un peu passé de mode ?
Par Elisabeth Viain
Résumé
Sarah Kane et ses pièces ont noué avec l’Allemagne une relation privilégiée, au point que le théâtre allemand, dans les années 1990-2000, va recevoir son œuvre comme quasi providentielle et la constituer en classique presque dès le début. Or, cette classicisation de Kane va avoir pour conséquence à la fois de donner naissance à un nouveau théâtre allemand et de favoriser une espèce de mémoire sélective, l’une des pièces de Kane, 4.48 Psychosis, se retrouvant nettement préférée par les scènes allemandes, au détriment du reste de son œuvre. On peut donc se demander pourquoi l’engouement pour le théâtre de Sarah Kane en Allemagne a été à la fois si intense et immédiat, et pourquoi sa classicisation, avec ses conséquences parfois défavorables, s’est opérée si facilement.
Sarah Kane and her plays have built a privileged relationship with Germany, so that in the late 1990s and early 2000s German theatre welcomed her work as practically providential and raised it almost from the very beginning to the rank of a classic. Yet this treatment of Kane’s work had two consequences: it helped a new German theatre to emerge and it eventually promoted a kind of a selective memory, as one of Kane’s plays, 4.48 Psychosis, gradually became the favourite one of the German stage, at the expense of Kane’s other plays. One can wonder why the huge popularity of Kane’s plays in Germany has been so quick and so intense and why Kane’s work so easily acquired the status of a classic, but is now far less frequently staged than ten years ago.
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