Société d'Histoire du Théâtre

Revue d’Histoire du Théâtre • N°267 T3 2015

160 pages
9791094971017
Version numérique : 12 euros
Version papier : 15 euros

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Revue d’Histoire du Théâtre • N°267 T3 2015

De l’anachronisme dans les mises en scène d’opéra contemporaines

Par Stéphane Hervé

Résumé

Si la notion d’injouable a été jusqu’à peu employée pour expliquer l’oubli dans lequel étaient tombés des pans entiers de l’histoire de l’opéra, en raison de déphasage spectaculaire jugés insurmontables, il semble qu’elle a migré aujourd’hui vers un niveau micro-structurel. Les productions qui aspirent à répondre à l’exigence de contemporanéité, essentielle pour que le genre opératique ne se résume pas à un rituel anachronique et moribond, sont en effet confrontées à des éléments dramaturgiques, difficilement transposables au-delà du contexte historique et performatif qui a vu naître les œuvres du répertoire lyrique (d’autant plus que la coupure une pratique problématique à l’opéra). Cet article se propose de considérer les différentes stratégies suivies par des metteurs en scène (Breth, Warlikowski, Haneke, Tcherniakov) pour surmonter cette difficulté. Fortement inspirées par l’esthétique cinématographique, tendant à respecter la règle (non-dite) d’une vraisemblance psychologique, leurs productions transforment ces scènes injouables en images hallucinatoires, fantasmatiques ou encore de purs moments de simulations. Cependant, ces processus ne sont jamais totalement achevés, laissant apparaître un reste qui revêt une importance essentielle pour déployer des strates historiques qui suscitent la pensée.

Abstract :

In their attempts to be contemporary, to reply to the requirement of suggesting present interpretations able to question the current moral or political situation, opera have to face the problem of anachronism. Actually, recent productions (by Breth, Warlikowski, Haneke or Tcherniakov), which try to transpose the somewhat historical plot of the repertoire pieces, or at least to extract their affective core from the incidental context, can’t totally delete aesthetic or dramaturgical elements pertaining to a former performative code or an outdated value system. This article intends to analyze strategies followed by some important productions to deal with these problematic points, specifically here the Verdian chorus and the supernatural finale of Mozart’s Don Giovanni. Influenced by the narrative modes of the cinema, tending towards a modern psychological verisimilitude, the considered productions transform these scenes, which are impossible to act literally without being anachronistic, into hallucinatory images or explicitly simulated ones. But this article tries also to point out that this process can’t be totally achieved and to think the importance of the rest of the transposition.

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