Société d'Histoire du Théâtre

Revue d’Histoire du Théâtre • N°278 T2 2018

Entre feu et fumée. Techniques de production et usages des effets spéciaux dans le théâtre élisabéthain

Par Olivier Spina

Résumé

Au XIXe siècle, les premières études sur le théâtre anglais du XVIe siècle décrivaient ce dernier comme un théâtre de texte joué sur des scènes nues, l’illusion théâtrale reposant exclusivement sur la magie du langage. Au XXe siècle, les chercheurs ont affirmé qu’il existait un théâtre élisabéthain de grands auteurs (Shakespeare, Jonson…) qui n’aurait pas besoin de recourir à des artifices scéniques et un théâtre du tout-venant, qui ne pouvait trouver son public qu’en mobilisant un déluge d’effets spectaculaires.

Cet article entend montrer que l’ensemble des spectacles théâtraux élisabéthains, aussi bien curiaux qu’urbains ont recours à un grand nombre d’effets spectaculaires (machines, effets de lumière, effets sanglants…). Cette mobilisation est indispensable pour des troupes d’acteurs  qui se livrent une concurrence féroce, les effets spéciaux étant un moyen de conquérir et fidéliser le public. Cette importante explique qu’apparaissent à Londres des artisans spécialistes des effets spéciaux qui maîtrisent une large palette de techniques souvent issues de la tradition des mystères.

Abstract : « Fire and smoke ». How special effects techniques were produced and used in Elizabethan drama.

The 19th century studies used to present the text as the core of the Tudor drama : the theatrical illusion was supposed to be based exclusively on the magic of language. In the 20th century, scholars claimed that, on one hand, there was an Elizabethan drama written by great authors (as Shakespeare or Jonson) that would not need to use any scenic tricks or special effects and, on the other, there was a more popular drama, who could not have found its public without mobilizing a great number of spectacular effects.

This paper aims to demonstrate that all the Elizabethan performances, either curial or urban, resort to a large number of effects (machines, light effects, bloody effects…). This mobilization is essential for players troups who compete fiercely : the special effects were a means to conquer and retain the public. This point explains that appeared in Elizabethan London a group of specialized artificers who mastered a wide range of visual effects techniques, often borrowed from the tradition of cycles of mystery plays.

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