Revue d’Histoire du Théâtre • N°284 T4 2019
La photographie de scène, médium de l’Invisible
Résumé
Si le metteur en scène français Claude Régy affirme que la matière de son théâtre est « généralement non photographiable », c’est parce que son théâtre est avant tout un théâtre du silence et de l’immobilité, deux éléments a priori insaisissables en tant que tels par le medium photographique. Qu’est-ce que la photographie permet alors de saisir de ce théâtre et, plus précisément, que permet-elle de saisir de ce que le spectateur ne perçoit pas explicitement pendant les représentations ? Inversement, que rate-t-elle ? Nous tenterons de répondre à ces questions en nous appuyant sur des photographies prises par quatre photographes – Mario Del Curto, Brigitte Enguérand, Michel Jacquelin et Pascal Victor – qui ont tous photographié le théâtre de Claude Régy entre 2005 à 2016. Nous montrerons comment leurs photographies rendent compte de l’esthétique du théâtre de Claude Régy mais aussi des dimensions insaisissables lors des représentations proprement dites. Comment ces photographies – medium de l’invisible – nous invitent-elles à penser la nature propre du théâtre de Claude Régy ?
Abstract
If the french director Claude Régy asserts that the material of his theatre « can not generally be photographed », it’s because his theatre is above all a theatre of silence and immobility, two elements a priori elusive by the photographic medium. Thus, in this article, we propose to question what does the photography can grasp of this theatre. What can this medium capture from what is not explicitly perceived by the spectator during the shows ? And what does it fails to capture ? We will try to answer these questions by using photographs taken by four photographers – Mario Del Curto, Brigitte Enguérand, Michel Jacquelin and Pascal Victor – who all photographed Claude Régy’s theatre from 2005 to 2016. We will show how these pictures reflect the aesthetics of Claude Régy’s theatre, but also how they can reveal dimensions which are elusive during the performances. How these photographs – media of the invisible – invite us to think about the nature of Claude Régy’s theatre.
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