Foyer du Théâtre Montansier, dessin de Louis Binet, Louis (1744-1800). Source : BnF Gallica

Revue d’Historiographie du Théâtre • N°8 T3 2023

Parution annuelle
300 pages
14 euros, version numérique
ISSN : ISSN : 2270-5554

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Revue d’Historiographie du Théâtre • N°8 T3 2023

Le mythe de la chute des Burgraves ou comment ne pas jouer et ne pas lire le drame romantique

Par Agathe Giraud

Résumé

Le mythe de la chute des Burgraves (légende construite par les néoclassiques dès la première en 1843, puis transmise par les manuels scolaires) a eu des incidences directes sur l’histoire du théâtre. Il a conduit à une périodisation erronée du romantisme théâtral en lui octroyant une période d’existence la plus courte possible (1830-1843) et en niant son influence sur les formes théâtrales de la fin du XIXe siècle. Il a aussi renforcé la définition caricaturale du drame : selon les néoclassiques, si la pièce a chuté, c’est parce que le public se serait enfin lassé d’une formule dramatique bien trop médiocre. Le public aurait envie de revenir à des valeurs littéraires et morales convenables : l’histoire littéraire, en s’appuyant notamment sur le mythe de la chute des Burgraves, va donc faire reposer le canon théâtral du XIXe siècle sur l’opposition entre classiques et romantiques, et sur des valeurs qui excluent les seconds.

“The myth of the fall of Victor Hugo’s Les Burgraves, or how not to play nor to read Romantic drama”

The myth of the fall of Les Burgraves, a legend that was fabricated by the Neoclassicists as early as the play’s first staging, had immediate repercussions on theater history. It led to an erroneous periodization of Romanticism in the theater by granting it as short a lifetime as possible (1830-1843) and by denying the influence it had on late 19th century theatrical forms. It also strengthened a distorted definition of drama, as the Neoclassicists argued that the (alleged) downfall of Les Burgraves was due to the final extinction of any interest, among the audience, in such a second-rate dramatic formula. It was assumed that the audience favored a return to more acceptable literary and moral values.  Basing itself, among other elements, on the fall of Les Burgraves, literature history consequently grounded the theater canon of the 19th century in the opposition between Classicism and Romanticism, as well as on other values which exclude the latter.

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