Société d'Histoire du Théâtre

Revue d’Histoire du Théâtre • N°253 T1 2012

Il était une fois… Le Projet Andersen, « conte moderne » de Robert Lepage

Par Chantal Hébert

Résumé

Au Québec, depuis plus de vingt ans, le conte connaît un formidable renouveau, et ses formes ne cessent de se diversifier. Tantôt la parole conteuse emprunte à la tradition, tantôt elle s’en éloigne. Art voisin du théâtre, le conte s’en est rapproché ces dernières années; il lui a emprunté ses artifices et s’est théâtralisé. Le Projet Andersen, du metteur en scène québécois Robert Lepage, est un bel exemple de ce rapprochement interartistique. À l’heure des métissages en tout genre, ce spectacle solo, auquel est consacré cet article, peut aisément être vu comme un conte de création, un conte théâtral ou un conte scénographique qui s’adresse d’abord à l’imaginaire de l’auditoire hic et nunc. Tissu de mots, de silences, de regards, de gestes, de mimiques, le conte prend vie lorsqu’il s’incarne dans un artiste qui lui imprime sa marque propre en fonction du contexte, du public et de son talent spécifique. Le langage lepagien, au carrefour de la littérature orale et du théâtre, offre cette magie. Le déclin des veillées de contes autour du feu à la campagne ne doit pas nous faire oublier que le théâtre est une institution de transfert où la parole vivante circule encore.

Abstract :

In Quebec for more than twenty years the tale has known a dramatic revival, in everdiversified forms. The tale sometimes borrows from tradition, and sometimes it turns its back to it. A form which is close to drama, the tale has moved even closer to it in recent years; it has borrowed its stratagems and theatricality. Le Projet Andersen of Quebec director Robert Lepage is a striking example of this inter-artistic merger. In times of merging of all kinds, this one-man show can easily be considered as a creation, a theatrical tale, or a scenographic tale which is directed to the imagination of the spectators, hic and nunc. A patchwork of words, silences, glances, and gestures, the tale becomes alive when it is embodied by an actor who imposes his own mark according to the context, the audience, and his own talent. Lepage’s art, at the crossroads of oral literature and drama, offers this magic combination. It is not because fireplace story-telling is on the decline that we should forget that drama is a means of transfer in which living words still flow.

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