Dictionnaire des metteuses en scène
Maëlle PoésyNée le 15/09/1984, l’Haÿ-les-roses (France)
Métiers: Autrice, Comédienne, Directrice de théâtre, Metteuse en scène
Pays d'exercice: France
Organisations ou collectifs liés: Comédie Française Paris, Compagnie Crossroad, Festival Théâtre en Mai, Théâtre Dijon Bourgogne
Personnalités liées: Clémence Poésy, Julie Ménard, Kevin Keiss, Samuel Favart-Mikcha
Notice rédigée par Anaïs Jolly
Après trois ans au Conservatoire d’art dramatique du 6e arrondissement de Paris entre 2003 et 2006, un mastère en arts du spectacle, et des formations en danse auprès de Damien Jalet, Koen Augustijien et Hofesh Schechter, Maëlle Poésy est admise à la London Academy of Dramatic Art ainsi qu’à l’école du Théâtre national de Strasbourg (TnS). Elle choisit le TnS en section jeu, où elle étudie auprès de Stéphane Braunschweig, Julie Brochen, Pascale Ferran, Joël Jouanneau, Gildas Milin, Alain Ollivier et Les Sfumatos.
La transversalité de la formation l’amène rapidement à s’intéresser à la mise en scène. Dès sa sortie en 2011, elle crée son premier spectacle, Funérailles d’hiver d’Hanokh Levin, qui porte en germe plusieurs des thèmes qui parcourent son œuvre : Maëlle Poésy dit explorer un théâtre « de la confrontation », celle du groupe et de l’individu à différentes échelles. Cette recherche se poursuit dans Purgatoire à Ingolstadt de Marieluise Fleisser, en 2012, qui ouvre une réflexion autour de l’adolescence et du rapport au modèle, à la transgression, ou encore dans Ceux qui errent ne se trompent pas, de Kevin Keiss, qui questionne le sens du vote blanc.
Maëlle Poésy interroge aussi les notions de voyage, de frontières et de migrations dans l’espace et le temps, à travers des créations comme Candide, si c’est ça le meilleur des mondes… en 2014, adapté de Voltaire, qui donne à voir un Candide du XIXe siècle traversant le pessimisme ambiant de notre époque pour accéder à une véritable liberté de pensée. Dans Sous d’autres cieux, en 2019, elle revisite l’Énéide de Virgile : mêlant à la quête d’Énée celle plus intemporelle de migrants en recherche d’une terre hospitalière, elle interroge leur rapport à la mémoire et à l’exil.
La metteuse en scène s’attache aussi à croiser les langages artistiques. Sa formation initiale en danse et son intérêt pour le travail du corps l’ont fréquemment amenée à faire (se) rencontrer danse et théâtre – comme dans Sous d’autres cieux – ou encore cirque et théâtre, dans Cosmos. Dans cette dernière création des artistes de cirque « aériennes » créent un langage scénique particulier venant s’imbriquer dans l’écriture textuelle. Maëlle Poésy est invitée deux fois à la Comédie-Française par Éric Ruf. En 2016 elle met en scène deux courtes pièces de Tchekhov, Le Chant du cygne et L’Ours, au Studio-Théâtre, et obtient le prix de la révélation théâtrale du Syndicat de la critique. En 2021, c’est au Théâtre du Vieux-Colombier qu’elle crée 7 minutes de Stefano Massini, spectacle qui effectuera une longue tournée.
Maëlle Poésy a également travaillé avec l’artiste plasticienne Noémie Goudal pour la création d’une performance multi-disciplinaire intitulée ANIMA présentée au Festival d’Avignon en 2022. Sa collaboration avec Samuel Favart-Mikcha, créateur son de la plupart de ses spectacles accompagne le travail des corps mais porte aussi ses créations vers ce qu’elle nomme un « réalisme magique ».
Pour l’adaptation ou l’écriture de ses spectacles, elle travaille depuis 2014 avec Kevin Keiss, dramaturge et auteur qu’elle a rencontré au TnS. Ils travaillent en commun dès les prémices de la création, l’une réfléchissant à l’écriture scénique et l’autre à l’écriture littéraire, jusqu’aux dernières répétitions.
Maëlle Poésy a créé sa compagnie Crossroad dès sa sortie du TnS et est depuis juillet 2021 directrice du Théâtre Dijon-Bourgogne. Kevin Keiss est auteur et dramaturge associé à son projet de direction intitulé « Réinventer les frontières ».
Prix de la révélation théâtrale du Syndicat de la critique (2016)
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