Revue d’Histoire du Théâtre • N°265 T1 2015
OUVERTURE : Rémanence de l’allégorie dans le théâtre contemporain
Par Martial Poirson
Résumé
Loin de connaître l’éclipse à laquelle elle était pourtant prédisposée, l’allégorie se caractérise par une curieuse rémanence au sein du théâtre contemporain : très présente comme figure identifiée, elle permet en outre de mettre en place des systèmes globaux d’interprétation, aussi bien dans le théâtre de répertoire (Genet, Novarina, Vinaver) que dans les formes hybrides d’un théâtre de création collective (Rambert, Meyssat, Creuzevault), se saisissant des questions sociales, économiques, politiques, religieuses, parfois au prix de violentes controverses (Castellucci, Bailey). L’allégorie théâtrale, en exprimant paradoxalement la crise de la représentation, s’inscrit au cœur de la sphère publique au moyen d’une politique des gestes dont les protocoles mettent au premier plan des dispositifs immersifs efficaces, quitte à diluer, voire compromettre les codes de la figuration allégorique. Davantage qu’une simple figure aux enjeux esthético-idéologiques, c’est donc la matrice d’un théâtre contemporain soucieux de renouer, par l’intermédiaire du corps et de la matière, avec la dimension symbolique.
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