Dictionnaire des metteuses en scène
Caroline Guiela NguyenNée le 12/09/1981, Poissy (France)
Métiers: Autrice, Metteuse en scène, Réalisatrice de cinéma
Pays d'exercice: France
Organisations ou collectifs liés: Comédie de Valence, Les Hommes approximatifs, Théâtre National de la Colline Paris, Théâtre National de Strasbourg
Personnalités liées: Alexandre Plank, Aurélie Charon, Jean Ruimi, Joël Pommerat, Mariette Navarro
Notice rédigée par Léonor Delaunay
Caroline Guiela Nguyen est metteuse en scène, autrice et réalisatrice. Elle a reçu une formation à la mise en scène au sein de l’école de mise en scène du Théâtre National de Strasbourg (TNS), qu’elle intègre en 2005. Auparavant elle a suivi des études de sociologie et d’ethnoscénologie, et a fait un passage au Conservatoire d’Avignon. À sa sortie de l’école du TNS, elle fonde en 2009 sa propre compagnie, Les Hommes Approximatifs. Elle est aussi artiste associée au Théâtre de l’Odéon, à la Schaubühne de Berlin, au Théâtre National de Bretagne de Rennes, à la MC2 de Grenoble ou au Piccolo Teatro de Milan.
Avec sa compagnie, elle signe huit créations, parmi lesquelles Andromaque (Ruines), d’après Racine, en 2007 ; Macbeth (Inquiétudes), d’après Shakespeare, Kadaré et Müller, en 2008 ; Tout doucement je ferme la porte sur le monde, d’après le journal intime d’Anaïs Nin, également en 2008. À la Comédie de Valence, elle crée avec la compagnie Se souvenir de Violetta, en 2011 ; Le Bal d’Emma, à Montélier en mai 2012 pour le festival Ambivalence(s), Elle Brûle en 2013, GirlNextDoor en 2014, et Le Chagrin en 2015.
Une esthétique se dessine dès les premiers spectacles. Caroline Guiela Nguyen et sa compagnie mettent en scène des personnages à vif, tourmentés, parfois venus du monde entier et dont les parcours se croisent sur scène dans un registre émotionnel exacerbé, qui relie les différents récits entre eux.
En 2015 elle commence à travailler avec la Maison Centrales d’Arles, avec Joël Pommerat et Jean Ruimi. Elle y créé Désordre d’un futur passé et Marius avec des comédien·es détenu·es. En 2016, elle crée avec Alexandre Plank et Antoine Richard une pièce radiophonique, Le Chagrin (Julie et Vincent) pour France Culture. Elle monte cette même année Mon Grand Amour, spectacle en appartement.
À côté de son activité théâtrale, Caroline Guiela Nguyen réalise deux courts-métrages, Linh & Édouard en 2019 et Les Engloutis en 2021.
En 2017, Caroline Guiela Nguyen met en scène Saïgon, qui sera présenté au Festival d’Avignon, puis au Théâtre de la Colline, avant de tourner en France et dans le monde entier pendant plusieurs années. En 2021, elle revient à Avignon avec Fraternité, conte fantastique, puis Kindheitsarchive [Enfance-Archive] à la Schaubühne, à Berlin. En 2023, elle est nommée directrice du Théâtre National de Strasbourg. En 2024, elle crée Lacrima, le premier volet d’un cycle intitulé Une histoire contemporaine des larmes.
Caroline Guiela Nguyen fabrique un théâtre qu’elle souhaite ouvert à toutes et tous. Elle réinvestit la notion de théâtre populaire dans un registre dramatique revisité à l’aune de méthodes dramaturgique empruntées aux séries : elle met en scène des personnages écorchés, saisis dans des arcs narratifs complexes, qui entremêlent des pays et des histoires parfois très éloignés. Loin des grands héros de théâtre, elle met en scène un peuple souvent invisible sur les scènes théâtrales, comme les exilé·es vietnamien·nes dans Saïgon, les brodeurs indiens et les dentellières d’Alençon dans Lacrima.
La question de l’exil et de la diversité des voix et des trajectoires traverse ses créations, dans lesquelles elle ancre ses histoires, grâce entre autres à des enquêtes et des collectes de témoignages, dans un réel souvent tourmenté et dramatique.
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Lauréate de l’Aide à la création d’Artcena pour Elle brûle (2013)
Grand Prix Italia de la création radiophonique, catégorie fiction et Grand Prix de la Société des gens de lettres de la Fiction radiophonique pour Le Chagrin (Julie & Vincent)
(2016)
Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres (2016)
Lauréate de l’Aide à la création d’Artcena pour Saigon (2017)
Prix Georges Lerminier du Syndicat de la Critique, meilleur spectacle créé en province pour Saigon (2018)
Prix Nouveau Talent Théâtre SACD pour Saigon (2018)
Prix de dramaturgie Jürgen Bansemer et Ute Nyssen du Goethe-Institut Paris pour Saigon (2019)
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