La bienséance dans la théorie poétique et rhétorique de René Rapin (1659-1687)

Résumé

Pendant près de trente ans, Rapin s’est efforcé de définir la bienséance et de la promouvoir au-delà même des belles-lettres. Cette notion-clé traverse sa réflexion critique sur la poétique, l’éloquence, l’histoire, la morale. Mais faut-il reconnaître en l’espèce une notion polyvalente, ou ne voir dans cette transversalité que la somme artificielle de concepts distincts, plus ou moins appropriés à leur domaine respectif ? On peut faire l’hypothèse que le passage constant d’une discipline à l’autre a fortement déterminé la définition de la bienséance. Nous proposons de cerner les enjeux de la bienséance en restreignant l’examen au caractère et à sa représentation. Mais peut-on déroger à son caractère ? La question se pose pour le personnage de fiction aussi bien que pour le personnage de la société de cour.

Bienséance in the poetic and rhetoric theory of Rapin (1659-1687)

For nearly thirty years, Rapin has endeavoured to define and promote the bienséance, even beyond the belles-lettres. This key notion runs throughout his critical reflection on poetics, eloquence, history and morality. But in the present case, should we recognize it as a comprehensive notion, or shall we rather see in this transversality the artificial sum of distinct concepts, more or less appropriate to their respective field ? It can be hypothesized that the constant shift from one discipline to another has strongly determined the definition of the bienséance. We propose to identify the issues of the bienséance by limiting the examination to character and its representation. But can one derogate from one’s character? The question arises for the fictional character as well as for the court character.