Société d'Histoire du Théâtre

Revue d’Historiographie du Théâtre • N°6 T1 2021

Revue d'historiographie du théâtre #6
154 pages

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Revue d’Historiographie du Théâtre • N°6 T1 2021

Le théâtre de langue anglaise au Québec : de la majorité à la minorité

Par Erin Hurley

Résumé

Le théâtre québécois d’expression anglaise est la plus ancienne tradition dramaturgique de langue minoritaire au Québec, et la plus diversifiée. Si l’activité culturelle des anglophones a toujours été minoritaire au regard de la démographie, sa valeur et sa priorité s’affirmaient, jusqu’au milieu des années 1970, comme étant majoritaires. Comme le démontre cet article en s’appuyant sur le répertoire joué sur scène et la structure de son milieu entre 1930 et 1980, le théâtre de langue anglaise au Québec passe d’un cadre colonial où les rapports entre centre et périphérie épousent une logique de domination tant économique que sociale, à un modèle qui embrasse pleinement le statut minoritaire des anglophones et de leur théâtre. De 1930 à 1965, le secteur repose sur une organisation en étoile. Caractérisée par la tension entre son cœur et ses branches, elle aura néanmoins permis d’inscrire l’activité théâtrale dans la durée, assurant le développement d’un répertoire original, d’une expertise locale et d’un vivier de spectateurs. En revanche, dans les années 1970, le statut déclinant des anglophones dans la Belle Province se traduit par une nouvelle stratégie du milieu : dans un contexte transformé radicalement par le financement public, l’essor du théâtre anglophone passe désormais par la reproduction du modèle institutionnel francophone. Depuis cette époque, c’est dans une logique de distinction entre les répertoires ainsi qu’entre les petites et les grandes salles que se déploie l’activité théâtrale en anglais.
Abstract
English-language theatre is both the longest-lived minority-language theatre tradition in Québec as well as its most diverse. If Anglophones and their cultural expressions have always been demographically minoritarian, their value and priority until the mid-1970s was distinctly majoritarian. As this article demonstrates through its analysis of the produced repertoire and the structure of the sector between 1930 and 1980, English-language theatre in Québec shifts from a colonial minority model whose centres and peripheries enact relations of economic and social power, to a model that more fully embraces the minority status of English-speaking peoples and their theatre. From 1930 to 1965, the sector operates in a “hub-and-spoke” or metropolitan organisational model. Though characterised by the tension between the centre and its peripheries, the field’s structural organisation nonetheless makes clear its valorization of durability with respect to repertoire and of social reproduction with respect to local talent and audiences. By contrast, in the 1970s, the diminished status and reduced demography of Québec Anglophones necessitate a new model. In a context radically transformed by state funding for the arts, the growth of theatre in English henceforth happens in imitation of the model of the francophone scene. Since this period, English-language theatrical activity is guided by a logic of repertorial distinctions that set the major houses apart from each other and from the similarly internally diverse smaller companies.

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