Dictionnaire des metteuses en scène
Julie BrochenNée le 24/06/1969, Alger (Algérie)
Métiers: Adaptatrice, Autrice, Comédienne, Directrice artistique de compagnie, Directrice d'une école supérieure de théâtre, Directrice de théâtre, Metteuse en scène, Pédagogue, Scénographe
Pays d'exercice: France
Organisations ou collectifs liés: Les Compagnons de jeu, Théâtre de l'Aquarium Paris, Théâtre École Thélème, Théâtre National de Strasbourg
Personnalités liées: Alexandre Kalaguine, Anastasia Vertinskaïa, Christian Schiaretti, Jeanne Balibar, Madeleine Marion, Mathilde Monnier, Piotr Fomenko, Sylvia Bergé, Valérie Dréville
Notice rédigée par Corinne François Denève
Née à Alger et élevée en Provence, Julie Brochen rejoint Paris quand son père est nommé directeur du personnel de la Comédie-Française. Après des études de philosophie à la Sorbonne et de théâtre à Nanterre, elle entre en 1991 au Conservatoire National Supérieur de Paris, où elle étudie sous l’égide de Stuart Seide, Madeleine Marion et Piotr Fomenko. En 1993, elle fonde la compagnie Les Compagnons de Jeu. Toujours active en tant qu’actrice au théâtre, à la télévision ou au cinéma, elle dirige, entre 2002 et 2008, le Théâtre de l’Aquarium de la Cartoucherie de Vincennes, puis, de 2008 à 2014, le Théâtre National de Strasbourg et son école nationale, ce qui fait d’elle la première femme directrice de ce genre de structure. Depuis 2022, elle est la directrice pédagogique du « Thélème Théâtre École ». L’approche de la scène de Julie Brochen est extrêmement vaste : sur nombre de spectacles, elle occupe les postes de comédienne, scénographe et metteuse en scène. Elle monte également des spectacles associant le chant, la musique, la danse ou les marionnettes. Et elle enseigne le théâtre depuis plus d’une trentaine d’années.
Au Jeune Théâtre National, Brochen entreprend un premier travail sur la Penthésilée de Kleist, qu’elle met en scène en 1998, avec Caroline Marcadé à la chorégraphie et Françoise Rondeleux au travail vocal. Sa première mise en scène remarquée est, en 1994, La Cagnotte d’Eugène Labiche, qu’elle reprend en 2008, à son arrivée au Théâtre de l’Aquarium, en s’efforçant de garder la même distribution. Du même auteur, toujours en 2008, elle monte au Vieux-Colombier Le Voyage de Monsieur Perrichon.
Initiée au théâtre russe par Anastasia Vertinskaïa et Alexandre Kalaguine, du Théâtre de Moscou, très présents au Conservatoire dans ses années de formation, elle met en scène Anton Tchekhov (Oncle Vania, La Cerisaie) mais aussi une pièce peu connue de Léon Tolstoï, Le Cadavre vivant, qu’elle choisit de montrer en diptyque avec Oncle Vania. Très jeune, elle s’intéresse aussi à Julia Voznesenskaya (1945-2015), alors exilée en France, dont elle monte le Décaméron des femmes, version féminine de la fable de Boccace, transposée dans une maternité mise en quarantaine. Elle monte la pièce avec de jeunes actrices de la rue Blanche, comme Jeanne Balibar.
Dans la suite de sa carrière, elle explore des univers aussi divers que ceux de Molière, Yukio Mishima, Paul Claudel (L’Echange, avec la collaboration artistique de Valérie Dréville, en 2007), August Strindberg, Jean-Pierre Siméon (Le Testament de Wanda, avec Sylvia Bergé), Jean-Luc Lagarce, Jean Genet ou Bertolt Brecht… Ses spectacles ont parfois été présentés dans le cadre du Festival d’automne de Paris ou du festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence.
En 1998, elle participe au projet littéraire et théâtral au long cours « Les Naissances » porté par le Théâtre de Folle Pensée de Roland Fichet. Dans ce cadre, elle monte avec Robert Cantarella Reconstitution, fait découvrir l’auteur uruguayen Carlos Liscano, et est la première à monter des textes de Rodrigo Garcia. Entre 2012 et 2014, avec Christian Schiaretti, alors directeur du Théâtre National Populaire de Villeurbanne, elle entreprend de monter le Graal Théâtre de Florence Delay et Jacques Roubaud, cycle de dix pièces de théâtre fondé sur la légende arthurienne : cinq en seront montées.
Passionnée par le chant depuis son travail avec Martine Viard au CNSAD, puis avec Françoise Rondeleux et Nikola Takov, Brochen s’intéresse au répertoire lyrique, travaillant dès 2001 sur une opérette-burlesque d’Oscar Straus, redécouverte par René Koering en 1997, Les Joyeux Nibelungen. Elle propose en 2006 L’Histoire vraie de la Périchole d’après Jacques Offenbach. Quelques années auparavant, elle avait composé un spectacle accessible aux enfants dès l’âge de 8 ans autour du Faust de Gounod (Ah je ris de me voir si belle), revisitant le mythe du point de vue du personnage de Marguerite. En 2014, elle met en scène Pulcinella de Stravinsky. Elle avait monté en 2006 La Petite renarde rusée, dont Mathilde Monnier avait écrit la chorégraphie – leur collaboration remonte au début des années 2000.
Brochen travaille également les marionnettes, d’abord en collaboration avec Alain Recoing et le théâtre aux mains nues puis avec Émilie Valantin et Jean Sclavis.
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