Dictionnaire des metteuses en scène
Paulette PaxNée le 04/10/1886, Paris (France)
Décédée le 17/06/1942, Paris (France)
Métiers: Comédienne, Directrice de théâtre, Metteuse en scène
Pays d'exercice: France
Organisations ou collectifs liés: Comédie des Champs-Élysées Paris, Comédiens de la Croix Saint-Nivert Paris, Pour l'amour de l'art Paris, Théâtre de Grenelle Paris, Théâtre de l'Ambigu Paris, Théâtre de l'Oeuvre Paris, Théâtre de la Porte Saint-Martin Paris, Théâtre des Arts Paris, Théâtre Michel Saint-Pétersbourg, Université Populaire du Faubourg Saint-Antoine Paris
Personnalités liées: Anna de Noailles, Armand Salacrou, Aurélien Lugné-Poe, Berthe d'Yd, Blanchette Brunoy, Cora Laparcerie, Fernand Crommelynck, Georges Pitoëff, Georges Rollin, Harry Baur, Janny Holt, Jean Anouilh, Jean-Jacques Bernard, Jean-Louis Barrault, Louis Jouvet, Lucie Delarue-Mardrus, Lucien Beer, Lucienne Bogaert, Luigi Pirandello, Marcel Herrand, Marguerite Jamois, Mila Parely, Paul Castan, Paul Vialar, Raymond Rouleau, Roger Ferdinand, Roger Vitrac, Steve Passeur, Suzanne Desprès
Notice rédigée par Nathalie Coutelet
Paulette Pax débute comme comédienne au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, à l’Ambigu ou aux Bouffes-Parisiens alors dirigés par Cora Laparcerie, puis au Théâtre Michel de Saint-Pétersbourg en 1914, où elle demeure pendant la révolution de 1917 et joue le répertoire français. Rentrée à Paris (1918), elle devient une actrice remarquée de la troupe de Lugné-Poë au Théâtre de l’Œuvre, tout en fondant le groupe « Pour l’Amour de l’Art », auquel participent Steve Passeur, Armand Salacrou, Marcel Herrand ou Raymond Rouleau. Elle y élabore une méthode polyphonique de mise en scène de poèmes, reposant sur le rythme, la musicalité et l’analyse psychologique.
Dirigeant les Comédiens de la Croix-Nivert installés au Théâtre de Grenelle (1927) avec la collaboration de Paul Castan, elle monte La Grand-Geste du monde de Philippe Fauré-Frémiet (1927), La Parade amoureuse, d’André Ransan (1928), ou encore Le Saint du village, de Lady Gregory (1928), premières mises en scène professionnelles en dehors de son groupe. Elle y affirme son attachement au renouvellement dramaturgique que la mise en scène doit valoriser, dans le sillage des multiples théâtres d’avant-garde de l’entre-deux-guerres. Elle réalise d’ingénieux dispositifs comme pour La Grand-Geste du monde, où elle fait coexister trois espaces pour des actions simultanées, et adopte les moyens scéniques stylisés et épurés qui se développent dans les années 1930, comme les grands rideaux tenant lieu de murs et de portes dans Les Indifférents, de Paul Vialar (1938). Pour La Comédie des erreurs, de Shakespeare (1930), qui est l’une des mises en scènes pour lesquelles elle a mené de véritables recherches archivistiques, elle joue des décors simplifiés qui descendent des cintres, se replient et encadrent une interprétation volontairement poussée à la charge. Majoritairement, ses créations scéniques se distinguent par les liens qu’elle noue avec les auteurs, à l’instar de Roger Vitrac (Les Demoiselles du Large, 1938). Elle co-dirige le Théâtre de l’Œuvre avec Lucien Beer à partir de 1929, et crée les « Samedis internationaux », afin de présenter des œuvres étrangères, ainsi que les « Matinées modernes », réservées aux dramaturges débutants. Elle met ainsi en scène Tanguy Malmanche ou André Stirling, de même que les auteurs majeurs de l’époque, comme Armand Salacrou, Jean-Jacques Bernard, Roger Ferdinand, Jean Anouilh ou Roger Vitrac. Elle est considérée par la critique comme une animatrice consciencieuse, s’investissant totalement pour chaque œuvre. La presse note la sobriété de ses réalisations et la justesse de sa direction artistique, qu’elle considère comme centrale afin de traduire la pensée de l’auteur.
Paulette Pax continue ponctuellement à jouer certaines des pièces qu’elle met en scène, telles que L’Hermine, de Jean Anouilh (1932), Dame Nature, d’André Birabeau (1935) ou Juliette, de Jean de Bassan (1938). Elle réalise également les décors pour des mises en scène dirigées par d’autres, comme Le Procès d’Oscar Wilde, de Maurice Rostand, mis en scène par Harry Baur. Sa contribution majeure réside dans les créations d’auteurs français majeurs de l’entre-deux-guerres, mais aussi de débutants ; elle se situe dans le droit fil des mises en scène soucieuses de préserver avant tout le texte, avec un intérêt particulier pour le jeu.
Fonds d’archives liés
BnF Richelieu, Arts du spectacle :
BHVP :
Abonnement
L’abonnement annuel constitue le soutien essentiel aux activités éditoriales de la Société d’Histoire du Théâtre et à leur pérennité. Il inclut les envois papier, l’accès aux versions numériques et à nos archives.
S’ABONNER EN LIGNE À LA VERSION PAPIER+NUMÉRIQUES’ABONNER EN LIGNE À LA VERSION NUMÉRIQUE