Société d'Histoire du Théâtre

Notice


Après des études de philosophie, Brigitte Jaques, formée par Antoine Vitez à l’école fondée par Pierre Debauche, commence comme comédienne (1969-1974) dans des mises en scènes d’Antoine Vitez (La Parade de Loula Anagnostáki, Le Précepteur de Jakob Lenz, La Mouette d’Anton Tchekhov, Vendredi ou la vie sauvage, de Michel Tournier). Elle se tourne vers la mise en scène en 1974 avec L’Éveil du printemps de Wedekind, traduit par François Regnault (philosophe et auteur), qui devient dès lors son principal collaborateur artistique. 

Sa carrière inclut une cinquantaine de mises en scène et de mises en espace d’œuvres de diverses époques, dans de nombreux théâtres, musées et opéras en France et à l’étranger.

Particulièrement attachée au répertoire classique, elle est notamment connue pour ses mises en scène de dix pièces de Pierre Corneille, parmi lesquelles des œuvres tardives et peu représentées (Nicomède, Sertorius, Sophonisbe, Suréna, La Mort de Pompée). Elle monte également Jean Racine (Britannicus, Phèdre) et Molière (Dom Juan, Le Tartuffe). Acclamée internationalement pour sa pièce Elvire Jouvet 40 présentant les cours de Louis Jouvet sur une scène de Dom Juan de Molière, elle crée aussi une pièce réunissant les réflexions de Pierre Corneille sur le théâtre (Entretiens de Pierre Corneille). 

Quant au XVIIIe siècle, elle met en scène deux pièces moins connues de Marivaux (La Surprise de l’Amour, Le Prince travesti).

Elle monte aussi des opéras de compositeurs et de librettistes contemporains (Aventures, Nouvelles Aventures ; Huit chants pour un roi fou ; Je vous dis que je suis mort ; Faisons un opéra : Le petit ramoneur ; The Turn of the Screw ; Le Jeu du Narcisse), mais également de Mozart (Don Giovanni) et de Verdi (Ernani).

Elle met en espace dans divers musées des lectures-spectacles d’œuvres antiques (L’Éneide ; L’Odyssée ; La Marmite ; Pseudolus, le truqueur), d’une chanson de geste médiévale (La Chanson de Roland). 

Elle met en scène diverses pièces et adaptations d’œuvres d’auteurs des XIXe et XXe siècles, en particulier anglophones comme l’Irlandais John Millington Synge, les Américains Tennessee Williams et Tony Kushner, les Britanniques Nicholas Wright et Martin Crimp, ou encore William Shakespeare et Charles Dickens. Elle monte les pièces de dramaturges allemands, comme Frank Wedekind et Bertolt Brecht, ainsi que de Scandinaves, tels que le Norvégien Henrik Ibsen et le Suédois Henning Mankell. Parmi les auteurs français, elle s’attaque aux œuvres de Victor Hugo,  Paul Claudel, Georges Bernanos, Pierre Klossowski. Elle rend hommage au dramaturge russe Anton Tchekhov. 

Elle explore aussi des auteurs français qui lui sont contemporains, comme Danièle Sallenave, Véronique Olmi et Joël Pommerat. Elle met en scène des pièces de ses collaborateurs, tels que François Regnault, Gérard Wajcman, ou encore Jacqueline Lichtenstein.

Les thèmes abordés dans ces pièces sont le théâtre comme révélateur des passions, l’adolescence, la folie féminine, la sexualité, l’inconscient, la politique, l’exil, la judéité.

Brigitte Jaques a beaucoup travaillé sur le vers avec François Regnault, auteur avec Jean-Claude Milner, d’un Court traité à l’intention des acteurs et des amateurs d’alexandrins, paru en 1980. Ayant le souci de la langue, et particulièrement de la langue versifiée, elle propose à ses comédiens une approche contemporaine des œuvres du répertoire et s’emploie à révéler la dimension charnelle des mots.

Brigitte Jaques enseigne également à l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (1980-1987), au Lycée Claude-Monet (2003-2015) et à l’École normale supérieure (2006-2011).

Mises en scène


  • L’Éveil du printemps, de Frank Wedekind, traduction de François Regnault, mise en scène (et interprétation) de Brigitte Jaques, créé le 28 octobre 1974, au Théâtre Récamier, Paris (France).
  • La Surprise de l’Amour, de Marivaux, créé le 23 février 1983, au Théâtre 347, Paris (France).
  • La Mort de Pompée, de Pierre Corneille, créée le 14 décembre 1984, au Lierre-Théâtre, Paris (France), créé une deuxième fois le 10 mars 1992, au Théâtre de la Commune-Pandora, Aubervilliers (France), créé une troisième fois le 2 octobre 2013, au Théâtre national de Bordeaux (France).
  • Elvire Jouvet 40 d’après Molière et la comédie classique de Louis Jouvet, conçue et mise en scène par Brigitte Jaques, créé le 8 janvier 1986, au Théâtre national de Strasbourg (France).
  • Sophonisbe, de Pierre Corneille, créé le 6 octobre 1988, au Théâtre national de Chaillot, Paris (France), créé une deuxième fois le 3 octobre 2013, au Théâtre national de Bordeaux (France).
  • La Place royale ou l’Amoureux extravagant de Pierre Corneille, créé le 21 janvier 1992, au Théâtre de la Commune-Pandora, Aubervilliers (France).
  • Entretiens avec Pierre Corneille, Portrait de l’artiste d’après ses écrits sur le théâtre, d’après Pierre Corneille (Avertissements, examens, discours et autres écrits), adaptés par Brigitte Jaques et Jacqueline Lichtenstein, créé le 5 février 1992, au Théâtre de la Commune-Pandora, Aubervilliers (France).
  • Madame Klein, de Nicholas Wright, créé le 9 mars 1993, au Théâtre de la Commune-Pandora, Aubervilliers (France), créé une deuxième fois le 4 octobre 2017, au Théâtre de la Ville, Paris (France).
  • Angels in America, fantaisie gay sur des thèmes nationaux, de Tony Kushner, traduction de Gérard Wajcman avec la collaboration de Jacqueline Lichtenstein : 1ère partie Le Millénaire approche, créée le 10 juillet 1994, au Cloître des Carmes, Avignon (France), 2e partie Perestroïka, créée le 16 avril 1996, à la Comédie de Genève (Suisse), L’intégrale (1ère partie L’approche du Millénaire, 2ᵉ partie Perestroïka), spectacle en deux parties en alternance, créé le 13 novembre 1996, au Théâtre de la Commune-Pandora, Aubervilliers (France).
  • Suréna, de Pierre Corneille, créé le 10 mars 1995, au Théâtre de la Commune-Pandora, Aubervilliers (France), créé une deuxième fois le 26 janvier 2011, au Théâtre des Abbesses, Paris (France).
  • Viol, Six entretiens, quelques lettres et une conversation finale, de Danièle Sallenave, créé le 14 janvier 2003, au Théâtre du Rond-Point, Paris (France).
  • Hedda Gabler, d’Henrik Ibsen, traduction du norvégien de François Regnault, créé le 14 mars 2000, à la Comédie de Genève, Genève (Suisse).
  • Love’s Labour’s Lost [Peines d’amour perdues], de William Shakespeare, créé le 5 avril 2001, à la Western Michigan University, Kalamazoo (États-Unis).
  • Ruy Blas, de Victor Hugo, créé le 17 novembre 2001, à la Comédie-Française, Paris (France).
  • La Marmite de Plaute, traduction de Florence Dupont, créé [en 2001 ?].
  • Pseudolus, le truqueur, de Plaute, traduction de Florence Dupont, créé le 24 mai 2002, à l’Auditorium du Musée du Louvre, Paris (France).
  • Britannicus de Jean Racine, créé en 2004 au Vieux-Colombier, Paris (France)
  • Le Cid, de Pierre Corneille, créé le 29 octobre 2005, à la Comédie-Française, Paris (France).
  • Don Giovanni, Dramma giocoso en deux actes, avec la musique de Wolfgang Amadeus Mozart, d’après le livret de Lorenzo Da Ponte, créée le 28 janvier 2005, au Théâtre du Capitole, Toulouse (France), créé une deuxième fois le 9 novembre 2007, au Théâtre du Capitole, Toulouse (France), créé une troisième fois le 15 mars 2013, au Théâtre du Capitole, Toulouse (France).
  • Nicomède, de Pierre Corneille, créé le 15 janvier 2008 au Théâtre de la Tempête, La Cartoucherie de Vincennes, Paris (France). Re-création le 29 janvier 2011, au Théâtre des Abbesses, Paris (France).
  • Phèdre, de Jean Racine, créé le 8 janvier 2020, au Théâtre des Abbesses, Paris (France). 
  • La Mouette, d’après Anton Tchekhov, adaptée par Gérard Wajcman, créé le 31 janvier 2022, au Théâtre de Saint-Maur, Saint-Maur-des-Fossés (France).

Références bibliographiques


Sources comportant des entretiens de Brigitte Jaques :

Captations de mises en scènes de Brigitte Jaques :

  • Benoît Jacquot réal., Elvire-Jouvet 40, Institut national de l’audiovisuel, Théâtre national de Strasbourg, 1987.
  • Benoît Jacquot réal., La Place royale, Arte GEIE (Association relative aux télévisions européennes), France 3, Institut national de l’audiovisuel, Pandora, Société d’édition et de programmes de télévision, 1995.
  • Hervé Nisic (réal.), Nicomède, Institut national de l’audiovisuel, 2008.
  • Sophie Fillières (réal.), Viol, SOPAT, 2004.

Écrits de François Régnault sur le théâtre

  • François Regnault, Théâtre-Équinoxes. Écrits sur le théâtre, tome 1, Actes Sud-Papiers, 2001.
  • François Regnault, Théâtre-Solstices. Écrits sur le théâtre, tome 2, Actes Sud-Papiers, 2002.
  • Jean-Claude Milner ; François Regnault, Dire le vers : Court traité à l’intention des acteurs et des amateurs d’alexandrins, Verdier poche, 2008.
  • François Regnault, Une mémoire. Nouveaux Écrits sur le théâtre, Riveneuve / Archimbaud, 2018.
  • Brigitte Jaques ; François Regnault, Le Théâtre de Pandora, éditions théâtrales, 2000.
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