Société d'Histoire du Théâtre

Notice


Comédienne de l’Odéon, puis du Théâtre Sarah-Bernhardt où elle interprète La Cavalière de Jacques Richepin, elle épouse cet auteur le 6 mai 1901 ; deux enfants naissent de cette union, Jacqueline – comédienne – et François. Cora Laparcerie joue également à la Porte-Saint-Martin, au Vaudeville et au Théâtre Antoine, participe à des tournées en Europe et aux États-Unis, avant de prendre la direction des Bouffes-Parisiens (1909). Au cours de sa carrière, elle dirige également le Théâtre de la Renaissance à deux reprises (en 1913 et 1935), le Théâtre Mogador, alias Théâtre Cora-Laparcerie (à partir de 1923) et la Nouvelle-Scala (à partir de 1926). Cumulant les fonctions, elle interprète les personnages principaux des œuvres qu’elle met en scène dans les théâtres qu’elle dirige.

Elle monte principalement des œuvres d’auteurs contemporains, en premier lieu celles de son mari Jacques Richepin (Xantho chez les courtisanes, 1910), pilier de son répertoire, qui compte aussi les noms de Simon Gantillon (Notre-Dame des songes, 1935), Maurice Maeterlinck (L’Oiseau bleu, reprise, 1923), Maurice Rostand (Le Masque de fer, 1923) ou Alfred Capus (Les Maris de Léontine, 1912).

Elle affirme d’abord un goût pour les pièces à grand spectacle, volontiers situées dans l’Antiquité, incluant musique et danse, décors fastueux et costumes étourdissants, comme avec sa mise en scène du Minaret, de Jacques Richepin (1913), située dans un Orient fantasmé. Son attachement à la dimension plastique et esthétique de la mise en scène se manifeste aussi par la collaboration avec des artistes tels que le couturier Paul Poiret ou le sculpteur Auguste Rodin pour créer les costumes et les décors.

Elle développe toutefois, au fil des ans, une tendance plus réaliste, s’appuyant parfois sur une documentation conséquente : ainsi de La Danseuse rouge (1921), de Charles-Henry Hirsch, qui évoque la condamnation de Mata-Hari pour trahison, ou de L’Affaire Dreyfus (1931), adaptée d’Herzog et Rehfisch par Jacques Richepin, qui cause une polémique suffisante pour arrêter les représentations, en dépit d’une recherche de reconstitution objective non-partisane. C’est surtout la pièce Mon homme, de Francis Carco et André Picard (1920), qui marque la critique et constitue un grand succès public, pour la comédienne, la directrice et la metteuse en scène : sa reconstitution de l’atmosphère apache et la célèbre valse interprétée par Cora Laparcerie et Georges Colin sont saluées.

Cora Laparcerie n’a pas laissé de somme théorique spécifiant ses principes scéniques. Ses réalisations appartiennent à la veine majoritaire des mises en scène pratiquées dans la première moitié du XXe siècle et sont associées aux dramaturgies les plus représentatives de la période. De même, son répertoire illustre le théâtre majoritaire de son temps, en particulier sur les scènes secondaires. Elle se distingue toutefois comme metteuse en scène, profitant sans doute de sa fonction de directrice, à une époque où les femmes n’accèdent que rarement à ces activités.

Mises en scène


  • Xantho chez les courtisanes, de Jacques Richepin, créée le 17 mars 1910 au Théâtre des Bouffes-Parisiens, Paris (France).
  • Les Maris de Léontine, d’Alfred Capus, créés le 16 février 1912 au Théâtre des Bouffes-Parisiens, Paris (France).
  • Le Minaret, de Jacques Richepin, créé le 20 mars 1913 au Théâtre de la Renaissance, Paris (France).
  • Aphrodite, de Pierre Frondaie, créée le 17 mars 1914 au Théâtre de la Renaissance, Paris (France).
  • L’Homme riche, de Jean-José Frappa et Henri Dupuy-Mazuel, créé le 20 mai 1914 au Théâtre de la Renaissance, Paris (France).
  • La Grève des femmes, de Jacques Richepin, créée le 11 avril 1919 au Théâtre de la Renaissance, Paris (France).
  • Mon Homme, de Francis Carco et André Picard, créé le 11 mars 1920 au Théâtre de la Renaissance, Paris (France).
  • La Danseuse rouge, de Charles Henry Hirsch, créée le 2 décembre 1921 au Théâtre de la Renaissance, Paris (France).
  • Les Chercheurs d’or, de Jacques Richepin et Francis Carco, créé le 8 décembre 1922 au Théâtre de la Renaissance, Paris (France).
  • L’Oiseau bleu, de Maurice Maeterlinck, créé le 31 janvier 1923 au Théâtre Cora-Laparcerie, Paris (France).
  • Le Tigre et le coquelicot, de Charles-Henry Hirsch, créé le 14 octobre 1923 au Théâtre Cora-Laparcerie, Paris (France).
  • Le Masque de fer, de Maurice Rostand, créé le 1er octobre 1923 au Théâtre Cora-Laparcerie, Paris (France).
  • Anna Karénine, d’Edmond Guiraud d’après Tolstoï, créée le 22 mars 1924 au Théâtre Cora-Laparcerie, Paris (France).
  • Voulez-vous être ma femme ?, de Jacques Richepin, créé le 12 décembre 1925 au Théâtre de la Renaissance, Paris (France).
  • Ma chère amie, de Jehan Bouvelet, Edgard Bradby, créée le 2 février 1927 au Théâtre des Mathurins, Paris (France).
  • L’Affaire Dreyfus, de Jacques Richepin, d’après Hans Rehfisch et Wilhelm Herzog, créée le 11 février 1931 au Nouvel-Ambigu, Paris (France).
  • Xantho chez les courtisanes, opérette, livret de Jacques Richepin, partition de Marcel Lattès, créée le 16 mars 1932 au Théâtre des Nouveautés, Paris (France).
  • La Princesse Isabelle, de Maurice Maeterlinck, créée le 8 octobre 1935 au Théâtre de la Renaissance, Paris (France).
  • Notre-Dame des songes, de Simon Gantillon, créé le 12 décembre 1935 au Théâtre de la Renaissance, Paris (France).

Références bibliographiques


  • Pierre Barlatier, « La saison qui commence. Cora Laparcerie nous parle avec ferveur de La Princesse Isabelle », Comœdia, n° 8246, 7 septembre 1935, p. 1.
  • Pierre Cassou, Cora Laparcerie, actrice landaise. Des fleurs et des épines, Vielle-Saint-Giron, Éditions Mémoires en Marensin, 2010.
  • Jacques Chabannes interrogeant Cora Laparcerie, « Avant la reprise de Plus que Reine… Chez Mme Cora Laparcerie », La Rampe, n° 357, 16 décembre 1923, p.7.
  • Colette, « La vie du théâtre. Quelques paroles de Colette sur Cora », L’Intransigeant, n° 15530, 11 février 1923, p. 4.
  • Le Grillon des Foyers, « La Rampe. Critiques auteurs et mari de directrice », Paris-Midi, n° 29, 7 mars 1911, p. 2. 
  • Cora Laparcerie, « Un critique à son véritable plan. Lettre ouverte à M. André Lang », Comœdia, n° 4153, 2 mai 1924, p. 1.
  • Cora Laparcerie, « Le Livre de Raison », Comœdia, n° 7608, 8 décembre 1933, p. 1.
  • Cora Laparcerie, « Vive le théâtre gai. Pourquoi j’ai pris la direction de la Nouvelle Scala », Paris-Soir, n° 1119, 29 octobre 1926, p. 5.
  • Cora Laparcerie, « Le Livre de Raison », Comœdia, n° 7412, 26 mai 1933, p. 1.
  • Cora Laparcerie, « Le Livre de Raison », Comœdia, n° 7580, 10 novembre 1933, p. 1.
  • Robert de Thiac interrogeant Cora Laparcerie, « Plus que Reine au Théâtre Cora-Laparcerie », Comœdia, n° 4062, 31 janvier 1924, p. 1.

Fonds d’archives

  • Archives nationales, base de données Léonore, c-101234.
  • Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, fonds ART, relevé de mise en scène et texte de L’Affaire Dreyfus, 4-TMS-00017 (RES) ; 4-TMS-00018 (RES) ; 8-TMS-00002 (RES) ; relevé de mise en scène de Notre-Dame des Songes, 4-TMS-02072 (RES) ; relevé de mise en scène de La Danseuse rouge, 4-TMS-00855 (RES).
  • BnF, Richelieu, Rec. fac articles de presse sur les spectacles donnés au Théâtre Cora-Laparcerie : 8-RT-2963 ; Rec. fac. articles de presse et documents sur Cora Laparcerie : 8-RT-8497/microfilm R97909
  • Rec. fac. articles de presse sur Cora Laparcerie, directrice Mogador, Bouffes-Parisiens, Porte-Saint-Martin : 8-RT-1332/microfiche Mc90/2604 ; Rec. fac. articles de presse et documents sur l’historique et l’administration du Théâtre Cora-Laparcerie : 8-RT-2962 ; Rec. fac. sur Cora Laparcerie : 4-RT-8498/microfilm : R162582
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